8 août, 2024Le 3 août dernier, plus de cinquante dirigeants syndicaux du Conseil de Global Unions pour les Philippines, dont ceux des affiliés d’IndustriALL, l’association syndicale ALU et le syndicat de la métallurgie PMA, se sont réunis à Manille pour manifester leur solidarité avec les syndicats du Myanmar dans leur lutte pour la démocratie.
Ce forum public, qui s’est tenu à la faculté du travail et des relations sociales de l’Université des Philippines (UP-SOLAIR), a rassemblé des participants arborant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Libérez la Birmanie sans délai ! “Libérez les prisonniers politiques !” et “Il est temps pour l’ANASE d’agir !”. Ils ont réclamé la fin de la violence ethnique et de la répression au Myanmar.
Deux dirigeants syndicaux importants du Myanmar, Khaing Zar, Présidente de la Fédération des travailleurs industriels du Myanmar (IWFM), et Phyo Sandar Soe, Secrétaire général adjoint de la Fédération des travailleurs du bâtiment et du bois du Myanmar (BWFM), étaient présents. Ce sont également des figures de proue de la Confédération des syndicats du Myanmar (CTUM).
Khaing Zar a souligné les conclusions de la Commission d’enquête de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui, dans son rapport du 4 août 2023, a détaillé les graves conséquences du coup d’État militaire sur les libertés fondamentales et les droits des travailleurs au Myanmar. Le rapport souligne que la répression des syndicats par l’armée, notamment par le biais des assassinats, de la torture et des arrestations, a gravement affaibli la capacité des syndicats à défendre leurs membres.
“Les graves violations des droits de l’homme et des droits des travailleurs au Myanmar ont été prouvées par la Commission d’enquête de l’OIT. Les syndicats du Myanmar demandent à l’OIT d’invoquer l’article 33 de sa Constitution pour agir contre la junte militaire, qui n’a pas mis en œuvre les recommandations de la commission telles que l’arrêt immédiat des violences et la libération de tous les syndicalistes détenus par la junte”,
a déclaré Khaing Zar.
Depuis le coup d’État militaire de février 2021, les affiliés philippins d’IndustriALL ont toujours soutenu la campagne pro-démocratique du Myanmar. Le Vice-président exécutif national de l’ALU, Gerard R. Seno, a déclaré :
“l'ALU est aux côtés de ses collègues du Myanmar, dont les droits fondamentaux ont été brutalement bafoués par la junte militaire. Nous demandons instamment au régime de mettre fin à la violence et à la répression qui empêchent les travailleurs d’obtenir un travail décent et de participer à un gouvernement démocratique”.
Ramon Certeza, Secrétaire régional d’IndustriALL pour l’Asie du Sud-Est, s’est fait l’écho de ce soutien en déclarant :
“IndustriALL est indéfectiblement solidaire de ses camarades syndicalistes du pays. Leur lutte pour la démocratie est une lutte pour la justice, la liberté et les droits des travailleurs. Ensemble, nous exigeons la fin de la violence et le rétablissement des droits démocratiques au Myanmar”.
La situation au Myanmar reste désastreuse, l’Association d’assistance aux prisonniers politiques signalant que, depuis février 2021, 5.480 personnes ont été tuées par la junte militaire, 20.715 sont toujours détenues et 167 ont été condamnées à mort. Le soutien des syndicats philippins souligne l’urgence d’une action au plan mondial pour restaurer la démocratie et protéger les droits de l’homme au Myanmar.
Le Conseil de Global Unions pour les Philippines est une coalition de syndicats philippins qui appartiennent à différentes fédérations syndicales internationales, dont IndustriALL.
Photo : Patuan, CSI-AP