13 février, 2020En qualité d’organisations de travailleurs, les syndicats sont à même de jouer un rôle important dans le commerce intra-africain entre la Sierra Leone et l’Afrique du Sud afin d’assurer la durabilité du travail décent, la santé et la sécurité, et des salaires minimums, selon l’affilié à IndustriALL Global Union, l’Union nationale des mineurs (NUM).
Lors d’une réunion organisée le 5 février, au Cap, durant Mining Indaba (la Conférence internationale sur les mines) et à laquelle ont participé le Président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, des membres du Gouvernement d’Afrique du Sud, des délégués de la Société d’investissement public (PIC), de la NUM en tant que représentant syndical, de l’Association pour le développement du secteur minier en Afrique du sud et d’autres parties prenantes, il a été indiqué que des possibilités d’expansion du commerce des minéraux et d’autres produits manufacturés existaient entre les pays.
Figurent actuellement parmi les biens échangés entre les pays, des machines, des produits sidérurgiques, du matériel électrique, le caoutchouc, le plastique, du matériel ferroviaire, des combustibles minéraux et d’autres produits. Les ressources minérales de la Sierra Leone comptent les diamants, la bauxite, l’or et le fer.
Selon le Trade Law Centre, 37% des importations intra-africaines de la Sierra Leone provenaient d’Afrique du Sud en 2018. Les deux pays ont également signé l’accord établissant la Zone continentale africaine de libre-échange (ZLE) qui vise à intégrer les communautés économiques régionales dont la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) auxquelles les pays sont membres.
Le Président Maada Bio a déclaré:
« La Sierra Leone sort d’une situation de guerre et de corruption. J’ai hérité d’un gouvernement au bord de la rupture en raison d’Ebola et de la guerre. Nous devons promouvoir le commerce entre les pays africains. Nous avons réalisé une enquête, recueilli des données, élaboré un plan stratégique et identifié des ressources minérales stratégiques. Nous sommes également en train de créer un fonds souverain au profit du développement du capital humain. L’investissement étranger direct ne doit pas être la seule source de financement des pays africains. »
Joseph Montisetse, président de la NUM, a indiqué:
« Les accords commerciaux entre les pays africains doivent tenir compte des intérêts des travailleurs. Les travailleurs créent de la richesse grâce à leur travail dans les mines; et les gouvernements doivent travailler avec les syndicats. En outre, les lois doivent promouvoir le dialogue social et l’éducation doit répondre aux besoins d’Industrie 4.0 ainsi qu’aux besoins sociaux. »
Il a ajouté que la NUM est prête à travailler solidairement avec les syndicats en Sierra Leone et a présenté le système de bourse du fonds d’investissement des mineurs qu’elle a mis en place comme un exemple utile de ce que les syndicats peuvent faire pour améliorer le bien-être des travailleurs.
Bridgette Motsepe Radebe, ambassadrice du Parlement panafricain et modératrice lors de la réunion, a souligné que les accords commerciaux pouvaient bénéficier de l’inclusion de politiques telles que les dispositions sur les plans en faveur du travail social de la Loi sur le développement des ressources minérales et pétrolières de l’Afrique du Sud qui ont profité aux communautés minières.
Le PIC, dont les fonds proviennent principalement de pensions et dont les actifs sont évalués à 2,3 billions de rands (1,6 milliard de dollars), est intéressé à investir en Sierra Leone.