18 juillet, 2014Les syndicats péruviens se battent pour empêcher l’introduction d’un train de mesures dangereuses d’incitation économique dans la législation. Les mesures proposées sont destinées à attirer l’investissement étranger et à stimuler la croissance aux dépens de la santé et de la sécurité au travail et de l’environnement.
Le train de mesures a été approuvé par le Parlement le 3 juillet et la loi pourrait être adoptée dès la semaine prochaine. IndustriALL Global Union a écrit au président péruvien Ollanta Humala en lui demandant de suspendre les mesures proposées et d’engager des discussions avec les syndicats et d’autres parties intéressées dans un débat sur la croissance économique, en assurant un respect total des droits du travail, des droits sociaux et de l’environnement.
Dans sa lettre, IndustriALL insiste sur l’importance de mettre en valeur un développement durable pour satisfaire les besoins présents sans sacrifier aux besoins des générations futures.
Pour tenter de relancer l’économie, le gouvernement Ollanta cède aux pressions patronales et revient sur les promesses précédentes faites durant les trois années de son gouvernement.
En 2008, le gouvernement nouvellement élu a adopté une loi sur la santé et la sécurité au travail avec la promesse d’établir une nouvelle culture de prévention des risques et de mise à exécution par des comités paritaires syndical-patronal de santé et de sécurité. Les employeurs se sont opposés à l’application de la loi avec des résultats désastreux: 436 travailleurs et travailleuses ont perdu la vie dans des accidents du travail au cours des trois dernières années.
Le gouvernement laisse maintenant les employeurs faire les choses à leur manière avec une série de mesures de réduction des coûts qui leur permettra de déléguer la prévention des accidents à des fournisseurs tiers de service, en réduisant la fréquence des examens de santé, en limitant le temps donné aux syndicalistes pour être associés aux questions de santé et de sécurité, et par une réduction des amendes et des sanctions pénales en cas d’infraction.
Le gouvernement retourne également en arrière pour la réglementation de l’environnement. Les changements proposés affaibliront l’organe de régulation OEFA et le ministère de l’Environnement créé en 2008 à la condition de signer un accord de libre-échange avec les États-Unis. Les changements proposés concernent également une réduction des amendes pour les dégâts causés à l’environnement et un processus plus court d’approbation pour l’obtention de permis dans des secteurs-clés comme les mines et l’énergie, qui provoqueront probablement des conflits sociaux sur l’emploi des ressources naturelles.