2 juillet, 2015Trois ans après la légalisation des syndicats au Myanmar, leur combat pour un salaire minimum a réalisé une victoire le 29 juin. Le tout premier salaire minimum obtenu dans le pays est de 3.600 kyatts par jour, ce qui équivaut à 3,2 USD.
Le syndicat demandait 4.000 kyatts par jour, alors que les employeurs faisaient pression pour 2.500 kyatts. La proposition du gouvernement de 3.600 a été acceptée par les syndicats et fera l’objet d’une loi après une période de deux mois pour commentaires.
Ce montant, qui se base sur une journée de travail de huit heures, a une portée nationale. Alors qu’une clarification finale est nécessaire pour ouvrir le droit au congé payé, le nouveau salaire minimum est plus élevé que le salaire mensuel de 68 USD au Bangladesh. Les employeurs font toujours pression pour avoir le droit de ne pas payer les travailleurs et travailleuses le dimanche.
Le salaire minimum sera appliqué sur les lieux de travail de plus de 15 salariés. La demande syndicale devait concerner les lieux de travail de plus de 5 salariés, et cette revendication reste présente dans l’évaluation du salaire minimum après 12 mois.
La décision fait suite à une année de négociations entre le gouvernement, les employeurs et les syndicats.
Les indications reçues donnent à penser que le salaire des personnes employées dans les zones franches d’exportation sera supérieur à ce nouveau minimum.
Le secrétaire général de IndustriALL, Jyrki Raina, est satisfait de ces nouvelles:
J’ai dit en mars dernier au ministre du Travail du Myanmar qu’un salaire minimum permettant de vivre était d’une importance primordiale. Les travailleurs et travailleuses de ce pays sont impatients de justice sur les lieux de travail, et cela commence par un salaire décent, des heures de travail raisonnables et le droit de se syndiquer.
Khaing Zar Aung, secrétaire général adjoint de la fédération des travailleurs industriels du Myanmar (IWFM), affiliée à IndustriALL, a dit au début de l’année à IndustriALL qu’un salaire moyen de 100 USD par mois ne pouvait être obtenu qu’en faisant de 12 à 16 heures d’heures supplémentaires en plus des 44 à 46 heures de travail habituelles par semaine.
Le salaire si bas ajoute aux souffrances des travailleurs et travailleuses – nous demandons des salaires de base et une durée du travail correcte.
Deux syndicats du Myanmar ont rejoint IndustriALL Global Union en décembre 2014. Après la légalisation des syndicats en 2012, le mouvement syndical international a soutenu les salariés au Myanmar en matière de syndicalisation et de formation.