5 octobre, 2023Les syndicats nigérians ont suspendu une grève nationale illimitée censée protester contre la suppression d'une subvention sur les carburants après que le dialogue social ait conduit à un accord avec le gouvernement fédéral, le 2 octobre.
Le gouvernement a supprimé cette subvention en janvier dans le cadre des réformes économiques qu'il met en œuvre afin de réaliser des économies. Mais les syndicats contestent cette décision, affirmant que les économies ne doivent pas se faire sur le dos des travailleurs.
La suppression de la subvention sur l'essence et le supercarburant a entraîné des hausses des prix et une crise du coût de la vie pour les travailleurs qui doivent payer plus pour se rendre au travail. Les prix d'autres biens et services ont également augmenté parce que les transporteurs ont augmenté leurs tarifs pour compenser la hausse des carburants.
Suivant le mémorandum d'accord signé par le gouvernement, le Nigeria Labour Congress et le Trade Union Congress, la grève qui devait démarrer le 3 octobre est suspendue pendant 30 jours pour laisser place au dialogue social. En outre, le gouvernement fédéral a accepté d'accorder aux agents de l'État une hausse des salaires de 35.000 naira (46 $), de constituer une commission du salaire minimum dans le mois et de supprimer la taxe sur la valeur ajoutée sur le diesel pendant six mois.
Le gouvernement s'est aussi engagé à améliorer les transports publics en affectant 100 milliards de naira (132 millions $) à des bus à grande capacité roulant au gaz naturel comprimé (GNC) et dont le coût de fonctionnement est inférieur de ceux utilisant de l'essence ou du diesel. Le gouvernement a aussi accepté de verser 25.000 naira (20 $) à 15 millions de ménages et de retraités, et d'offrir des incitants fiscaux aux secteurs public et privé.
John Adaji, le coprésident de la région de l'Afrique subsaharienne d'IndustriALL et président du National Union of Textile Garment and Tailoring Workers of Nigeria, a déclaré :
"Les syndicats se félicitent de ces mesures qui répondent aux revendications des travailleurs sur le minimum salarial pour les protéger contre la suppression de la subvention. Nous, syndicats, continuerons à faire campagne pour des réformes de la politique économique qui soient favorables aux travailleurs et améliorent le niveau de vie de leurs familles."
"Il ne faut pas que les mesures d'austérité sacrifient les salaires des travailleurs sans tenir compte des réalités et du fait qu'ils doivent recevoir des salaires de survie pour faire face à leurs besoins élémentaires,"
a dit la secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne, Paule France Ndessomin
Photo : Station-service flottante dans le delta du fleuve Niger, Stakeholder Democracy