7 août, 2023Ce 2 août, dans le cadre d’une grève nationale visant à protester contre l’augmentation du coût de la vie et l’introduction de politiques anti-pauvres au sein de la plus grande économie d’Afrique, des milliers de travailleurs et travailleuses sont descendus dans les rues des 36 États et des principales villes du Nigeria, y compris la capitale, Abuja.
Ce sont les confédérations syndicales nigérianes NLC et TUC qui avaient appelé à cette action de masse. Elles ont depuis rencontré le Président nigérian, Bola Tinubu, pour discuter des revendications des syndicats, telles que l’adoption de mesures de politique économique qui protègent les travailleurs et les pauvres ainsi que la réduction des dépenses publiques.
Les syndicats affirment que les conditions socio-économiques actuelles, inflation élevée, chômage, pauvreté et augmentation de la dette nationale, provoquent une crise du coût de la vie, aggravée par la suppression de la subvention sur les carburants. En outre, les impôts augmentent, des frais de scolarité ont été introduits dans les universités publiques, les travailleurs et travailleuses paieront davantage de frais de scolarité pour leurs enfants et les hôpitaux universitaires ainsi que les centres médicaux fédéraux sont privatisés alors que les dépenses publiques augmentent. Les syndicats craignent que ces politiques anti-pauvres n’entraînent les travailleurs et travailleuses ainsi que la population au sens large dans la spirale d’une pauvreté encore plus grande.
Lai Brown, Secrétaire général de l’Association des cadres supérieurs de l’automobile, des chantiers navals, du transport, de l’équipement et des services connexes (AUTOBATE), a déclaré :
“Au cours des deux derniers mois, nous avons été témoins d’une série d’attaques socio-économiques contre les travailleurs et travailleuses, notamment une hausse astronomique du prix de l’essence, des augmentations arbitraires des frais de scolarité dans les établissements publics et la dévaluation du naira. Ces événements ont causé des difficultés inouïes aux membres d’AUTOBATE. Le mouvement syndical doit maintenir la pression jusqu’à ce que le gouvernement réponde aux revendications légitimes des travailleurs et travailleuses, notamment un salaire mensuel de 200.000 nairas (264 dollars)’’.
Le Coprésident régional d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, John Adaji, a déclaré :
“Les affiliés d’IndustriALL au Nigeria ont participé aux manifestations contre les politiques anti-populaires de la nouvelle administration et appellent à des négociations sérieuses avec les organisations syndicales pour répondre à leurs revendications, notamment celles liées au mécontentement concernant la suppression de la subvention sur les carburants”.
“Nous appelons le gouvernement fédéral du Nigeria à dialoguer de manière significative avec les travailleurs et travailleuses sur leurs revendications et à trouver des solutions durables à la crise socio-économique. L’élaboration de politiques efficaces en faveur des pauvres et le dialogue social sont nécessaires pour améliorer les moyens de subsistance des travailleurs et travailleuses du Nigeria,”
a déclaré Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL.
Les syndicats affiliés à IndustriALL au Nigeria sont l’Association des cadres supérieurs de l’automobile, des chantiers navals, du transport, de l’équipement et des services connexes (AUTOBATE), l’Association des cadres des industries des produits chimiques et non métalliques (CANMPSSAN), le Syndicat national des salariés de l’industrie chimique, de la chaussure, du caoutchouc, du cuir et des produits non métalliques (NUCFRLANMPE), le Syndicat national des travailleurs de l’électricité (NUEE), le Syndicat national des travailleurs du pétrole et du gaz naturel (NUPENG), le Syndicat national des travailleurs du textile, de l’habillement et de la couture (NUTGTW), l’Association des cadres du pétrole et du gaz naturel (PENGASSAN) et le Syndicat des travailleurs de la sidérurgie et de l’ingénierie du Nigeria (SEWUN).