20 janvier, 2014IndustriALL Global Union, UNI Global Union et la CSI ont uni leurs forces avec 30 grandes marques mondiales pour exhorter le gouvernement du Cambodge à enquêter sur le recours à la force qui a récemment causé la mort de grévistes du secteur de l'habillement.
IndustriALL et UNI, dont les efforts on conduit à la signature de l'Accord sur l'incendie et la sécurité des bâtiments au Bangladesh, se sont dits encouragés par le fait que ces marques assument la responsabilité de leur production et réclament un changement au gouvernement cambodgien.
Leur lettre, datée de vendredi, exhorte le gouvernement à lancer un nouveau processus pour la fixation de salaires minima et pour le respect des droits des travailleurs et des syndicats. Elles sollicitent aussi une entrevue avec M. Hun Sen en personne.
Le groupe a exprimé ses préoccupations pour les travailleurs et les passants qui ont été tués ou blessés par les forces de sécurité les 2 et 3 janvier, alors que se tenaient des manifestations pacifiques pour réclamer une hausse du salaire minimum.
Pour le Secrétaire général d'IndustriALL Global Union, Jyrki Raina :
L'OIT a déclaré à propos de la convention 87 que le Cambodge a ratifiée que personne ne peut être privé de liberté ou faire l'objet de sanctions pénales pour le simple fait d'organiser une grève pacifique ou d'y participer. Il faut maintenant que le gouvernement assure la protection des droits des travailleurs et des syndicats. Les représentants des employeurs et des syndicats doivent entamer un dialogue constructif qui aboutisse à un véritable salaire minimum vital.
Quant au Secrétaire général d'UNI Global Union, il estime que :
"Ces protestations étaient une action légitime de travailleurs cambodgiens qui doivent être protégés et pouvoir exercer leur droit de faire campagne pour un salaire décent. Nous sommes heureux qu'un groupe de grandes enseignes partage nos préoccupations à propos des droits des travailleurs et appelle le gouvernement à enquêter sur ce recours à la force meurtrière."
Sharan Burrow, la Secrétaire générale de la CSI, a déclaré :
"Avec de grandes marques mondiales comme Adidas et Walmart agissant de concert avec des syndicats, le gouvernement cambodgien doit changer ce système détraqué qui n'a laissé aux travailleurs d'autre choix que de recourir à la grève. Sans cela, les travailleurs vont continuer à peiner pour des salaires de misère et la lucrative industrie exportatrice du Cambodge en souffrira largement."
"Il faut que les autorités libèrent immédiatement les travailleurs incarcérés au début du mois", a-t-elle ajouté.