14 décembre, 2017Les travailleurs de Glencore et leurs syndicats ont mené des actions partout dans le monde pour mettre en lumière le non-respect par l’entreprise des droits humains.
Ces actions ont été menées autour du 10 décembre, pour coïncider avec la Journée internationale des Droits humains. Elles ont attiré l’attention sur des violations de droits de la part de l’entreprise au moment où elle cherche à mettre en place une image positive vis-à-vis des investisseurs.
Le 12 décembre, Glencore a effectué une communication à l’intention des investisseurs pour faire le point sur les stratégies de croissance de l’entreprise. Après s’être remis de la profonde crise des matières premières de 2015, Glencore a rebondi en 2017, damant le pion à nombre de ses pairs.
Mais tout ceci a un coût terrible, au détriment des travailleurs et travailleuses qui extraient et traitent les matières premières qui font de Glencore une entreprise prospère.
Pour coïncider avec la Journée internationale des Droits humains, les syndicats partout dans le monde ont mené des actions pour exiger que Glencore respecte les droits humains des travailleurs. On relève parmi les faits marquants :
- Le Syndicat des mineurs de Zambie a mené une action pour mettre en lumière les tentatives de Glencore visant à réduire ses coûts en précarisant sa main d’œuvre.
- En République Démocratique du Congo (RDC), le TUMEC a mené une action à l’issue d’une réunion qui a débattu de la campagne mondiale et des nombreuses pratiques déplorables de Glencore.
- En Afrique du Sud, des délégués du NUMSA en provenance de six sites d’activité ont organisé des actions pour revendiquer que Glencore donne aux syndicats accès aux lieux de travail, comme le garantit la législation sud-africaine, ainsi que pour soutenir les travailleurs australiens lock-outés par Glencore.
- Au Pérou, les syndicats SUT et SITRAMINA ont distribué des tracts à Antapaccay et auprès de la communauté riveraine d’Espinar. SITRAMINA a tenu une conférence de presse pour mettre en lumière le déni de liberté syndicale à Antapaccay.
- En Colombie, SINTRACARBON a distribué des tracts à ses adhérents du Cerrejón et de Prodeco pour conscientiser sur les luttes en cours contre l’entreprise, ainsi qu’à propos de la campagne internationale.
- En Argentine, l’Association minière ouvrière d’Argentine (AOMA) a distribué des tracts à ses membres d’El Aguilar et d’Alumbrera pour conscientiser sur la campagne.
- En Bolivie, cinq syndicats d’entreprise de filiales de Glencore, Sinchi Wayra / Illapa se sont rencontrés pour planifier une stratégie commune pour traiter avec Glencore dans le pays.
- Au Chili, la Fédération des mineurs du Chili, qui représente les syndicats de Altonorte, Collahuasi et Lomas Bayas, a exprimé son soutien à la campagne.
- Au Canada, des délégués d’Unifor ont bravé une tempête de neige pour faire passer un message à l’entreprise.
- L’Exécutif d’Industri Energi, de Norvège, a envoyé un message de solidarité.
- En Australie, des membres de la Division mines et énergie du CFMEU se sont rendus en cortège aux bureaux de Brisbane de Glencore pour protester contre le maintien du lock-out des travailleurs de la mine de Oaky North. À Noël, cela fera 150 jours que ces travailleurs et travailleuses sont lock-outés.
- En Allemagne, le Conseil d’entreprise de Glencore, avec le soutien d'IG Metall, a débattu de la campagne et distribué son tract.
- Le personnel du bureau d’IndustriALL à Genève a également fait part de son soutien.
Au cours de sa communication aux investisseurs, Glencore a annoncé son intention de doubler sa production de cobalt au cours des prochaines années. Le cobalt est un composant essentiel des batteries utilisées dans les smart phones et les véhicules électriques. L’entreprise a l’intention de tisser des accords avec les principaux constructeurs automobiles et fabricants d’électronique, dont Volkswagen, Tesla et Apple, pour leur fournir du cobalt.
Glencore a obtenu la concession de l’extraction du cobalt au sein de la République Démocratique du Congo après avoir consenti un prêt de 45 millions de dollars à un intermédiaire, comme cela a été révélé par les Paradise Papers.
L’entreprise exploite les matières premières de manière agressive et est un producteur majeur de cuivre, cobalt, nickel, zinc et charbon destiné aux centrales thermiques. Le PDG Ivan Glasenberg a souligné la rentabilité pour Glencore de ses “actifs à faible coûts ", et a loué la “croissance efficace et rentable” de son entreprise.
Notre Secrétaire général adjoint Kemal Özkan a déclaré :
“Glencore veut convaincre les investisseurs que son avenir est rose. Mais les violations de droits humains à l’encontre de ses salariés de la part de Glencore, sur ses sites d’exploitation de par le monde, constituent un passif qui va provoquer des conflits de travail permanents.
“IndustriALL et ses affiliés feront campagne jusqu’à ce que Glencore respecte les droits des travailleurs et travailleuses et se mette à prendre en considération les nombreuses problématiques soulevées par ses salariés et les communautés dont ils font partie.”