30 janvier, 2020Les affiliés indonésiens d'IndustriALL rejettent unanimement le projet de loi général (projet de loi omnibus) sur la création d'emplois proposé par le Président indonésien Joko Widodo. La semaine écoulée a été émaillée d'actions de protestation organisées par les syndicats dans tout le pays.
S'adressant aux participants au Colloque national pour la riposte syndicale au projet de loi omnibus, le 28 janvier à Jakarta, le Président du Conseil indonésien d'IndustriALL, Iwan Kusmawan, a dénoncé la volonté du gouvernement de faire voter le projet à toute allure, au mépris des intérêts des travailleurs. Il a exhorté le gouvernement à prendre en compte les revendications de millions de travailleurs indonésiens ou à affronter de nouvelles manifestations dans les rues du pays.
Plus d'une centaine de représentants de onze affiliés indonésiens d'IndustriALL ainsi que les dirigeants de quatre autres fédérations et confédérations assistaient à ce colloque.
L'atmosphère de secret qui entoure ce projet de loi sur la création d'emplois irrite les responsables syndicaux indonésiens. Le Secrétaire général de la Fédération de syndicats de travailleurs de la chimie, l'énergie, la mine, le pétrole et le gaz (FSP KEP), Bambang Surjono, a déclaré :
"Le gouvernement n'a donné aucune information sur le projet de loi. Nous demandons que la commission parlementaire nous invite à discuter du texte avant son dépôt au parlement."
Le Président de Lomenik, Eduard Marpaung, ajoute que ce projet de loi général est contre-nature en ce qu'il intègre la main-d’œuvre dans un texte dont l'objectif premier est de stimuler l'investissement, ce qui entraînera une flexibilisation du travail et une diminution du bien-être des travailleurs.
"D'après notre constitution, tout citoyen doit avoir le droit de travailler pour avoir un mode d'existence humain. La politique de l'emploi doit toujours assurer la protection de l'emploi et de la sécurité sociale; le travail n'est pas une marchandise,"
ajoute Eduard Marpaung.
La Secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Asie du Sud-est, Annie Adviento, exhorte le gouvernement à respecter et écouter les travailleurs et à retirer immédiatement le projet de loi.
"La stabilité politique est une préoccupation majeure des investisseurs étrangers; ce retour de flamme montre que ce projet de loi controversé pourrait finir par accroître l'agitation sociale."