28 septembre, 2021Le 7 octobre, Journée mondiale pour le travail décent, les syndicats indiens prennent des mesures contre les projets du gouvernement visant à privatiser des actifs et des secteurs clés, car ce qu’il est convenu d’appeler le “National Monetisation Pipeline” pourrait violer les droits de l’homme et des travailleurs et ne pas être source d’emplois décents.
En août, le gouvernement indien a annoncé une politique appelée National Monetisation Pipeline (NMP), qui reprend de nombreux actifs et secteurs d’infrastructure importants du secteur public, notamment les mines, l’aviation, les ports, les pipelines de gaz naturel et de produits pétroliers, les chemins de fer et le secteur de l’énergie, qui seront vendus au cours des quatre prochaines années. Il ne s’agit pas seulement d’un mécanisme de financement pour le gouvernement, mais d’un changement global vers la privatisation de secteurs clés.
Dans une démarche complémentaire, qui conduira à des emplois précaires et à des conditions de travail dangereuses, le gouvernement indien fait pression pour des amendements au droit du travail, qui excluraient et priveraient les travailleurs et travailleuses de protection juridique et conduiraient à des violations des droits de l’homme et à l’élimination de droits fondamentaux du travail.
Le Dr G. Sanjeeva Reddy, Président de la Fédération nationale indienne des métallurgistes et membre du Comité exécutif d’IndustriALL, déclare :
“L’Inde est confrontée à une paralysie de sa politique sociale et économique, car le gouvernement s’apprête à donner en leasing ou à vendre tous les services d’infrastructure et les industries de base à des entreprises privées. Nous, les syndicats indiens, allons mobiliser, faire campagne et tenir des manifestations dans tout le pays le 7 octobre sous le nom de Mission Inde.
Nous appelons tous les travailleurs et travailleuses à se présenter pour participer à ces manifestations et à cette lutte commune afin que nos droits légitimes et nos emplois soient protégés.”
Malgré les nombreuses difficultés et restrictions dues à la pandémie de Covid-19, les syndicats indiens et les fédérations sectorielles ont une tradition d’actions et de mesures d’oppositions communes. À l’heure actuelle, le gouvernement n’a pas tenu compte de la voix des travailleurs et continue à promouvoir ces changements dans le système économique et social du pays.
Le gouvernement indien encourage la privatisation d’entreprises bénéficiaires, dont l’aciérie de Vishakhapatnam, tout en sapant les droits démocratiques des travailleurs et sans consulter les parties prenantes que sont, entre autres, les travailleurs et les syndicats.
Sanjay Vadhavkar, Secrétaire général de la Fédération indienne des travailleurs de la sidérurgie, de la métallurgie et de l'ingénierie et membre du Comité exécutif d’IndustriALL, a déclaré :
“Le gouvernement montre qu’il est complètement déconnecté des revendications vitales des travailleurs et des travailleuses et qu’il utilise délibérément la pandémie pour remettre les richesses du peuple à ses amis au sein du monde de l’entreprise.
La lutte unie se poursuivra jusqu’à ce que les quatre codes du travail contestés soient supprimés et que les tentatives du gouvernement de privatiser les entreprises essentielles soient arrêtées.”
Atle Høie, Secrétaire général d’IndustriALL, soutient les actions communes de protestation des syndicats indiens et déclare :
“Nous sommes solidaires des travailleurs et du peuple indien et nous demandons instamment au gouvernement d’identifier les véritables préoccupations des travailleurs et travailleuses du pays. Le gouvernement doit immédiatement retirer ses propositions politisées et établir une consultation sociale et politique inclusive avec toutes les parties prenantes, y compris les travailleurs et les syndicats.”