12 mai, 2017Environ un demi-million de travailleurs des charbonnages en Inde sont préparés à mener une grève nationale de trois jours du 19 au 21 juin sur le thème des pensions et des salaires.
À l’issue d’une réunion à Delhi le 9 mai, les centrales syndicales BMS, INTUC, HMS, AITUC et CITU ont déposé un préavis de grève auprès du ministère du charbon et des directions de Coal India Ltd et de Singareni Collieries Company Ltd. Les syndicats protestent contre les propositions visant à fusionner le Fonds de Prévoyance des Mineurs de Charbon (CMPF) avec le Fonds de Prévoyance des Salariés (EPF), ce qui réduirait radicalement les pensions des travailleurs.
Rajendra Prasad Singha, Secrétaire général de la Fédération Hind Khadan Mazdoor (HKMF) a déclaré :
“La proposition de fusion exclurait un grand nombre de mineurs de charbon du bénéfice d’une pension et réduirait les pensions existantes. Au stade actuel, la pension minimum pour un ouvrier se situe aux environs de Rs20.000 (US$310). Si la fusion proposée aboutit, cette pension serait radicalement réduite à Rs7.000 (US$108) par mois.”
En plus du conflit sur les pensions, les travailleurs des charbonnages sont furieux contre le gouvernement à propos des négociations salariales. SQ Zama, Secrétaire général de la Fédération nationale indienne des mineurs déclare :
“Le gouvernement joue avec la protection sociale des travailleurs du charbon. Un nouvel accord salarial pour eux est attendu depuis déjà trop longtemps, le précédent ayant expiré le 1er juillet 2016. De plus, le gouvernement a exclu l’INTUC, le plus important syndicat du secteur en Inde des réunions du conseil de fixation des salaires. L’INTUC, en collaboration avec les centrales syndicales, va participer à la grève pour protéger les intérêts des travailleurs.”
À l’occasion du dernier accord national du charbon sur les salaires, le neuvième du nom, les travailleurs avaient obtenu une augmentation salariale de 25%, mais cette fois, en excluant le plus important syndicat du secteur, le ministère du charbon essaie de limiter l’augmentation à 15%. De plus, de nombreuses clauses de protection sociale convenues lors des précédentes négociations doivent toujours être mises en œuvre.
Coal India est l’un des plus importants employeurs de travailleurs précaires en Inde, avec environ 7.000 travailleurs en sous-traitance au sein de différentes filiales. Les syndicats du charbon s’opposent au recrutement de travailleurs en sous-traitance et exigent, en attendant que cette sous-traitance soit supprimée, qu’ils soient payés, à travail égal, un salaire égal par rapport aux travailleurs permanents.
Le cahier de revendications des centrales syndicales comprend :
- L’arrêt de la fusion entre les fonds de pension CMPF et EPF.
- Le maintien du système de pension CMPF tel qu’il existe.
- La mise en œuvre intégrale de la 9e Convention nationale salariale du charbon.
- La conclusion rapide des 10e négociations salariales pour les mineurs de charbon.
- L’arrêt du système de travail en sous-traitance. Jusqu’à ce que le système de sous-traitance soit arrêté, les travailleurs concernés devraient être payés à travail égal un salaire égal.
- Le rétablissement du paiement en double du salaire des jours fériés et l’abolition du plafond des paiements des heures supplémentaires.
- Le retrait de la décision de fermer des charbonnages.
Durant la période qui va mener à la grève nationale, les représentants syndicaux des différentes filiales de Coal India vont tenir des congrès syndicaux communs. Si les revendications ne sont pas rencontrées, la grève de trois jours aura un impact profond sur la production de charbon, sachant que les syndicats représentent plus de 90% de la main d’œuvre au sein de l’industrie du charbon.