19 novembre, 2020Les affiliés français du secteur de l’énergie d’IndustriALL Global Union vont se rassembler le 26 novembre 2020 pour une journée d’action afin de s’opposer aux politiques qui menacent l’avenir de leur secteur, ainsi qu’aux plans de restructuration des multinationales EDF et ENGIE.
Les multinationales françaises de l’énergie EDF et ENGIE ont annoncé des plans de restructuration qui, selon les syndicats, menaceront l’emploi et la sécurité d’approvisionnement énergétique et abandonneront l’avenir du secteur énergétique au privé.
Dans un communiqué commun, les syndicats français ont souligné l’importance de l’éthique du service public en rappelant à l’entreprise le dévouement et le professionnalisme du personnel qui a assuré l’approvisionnement en électricité pendant toute la durée du confinement du coronavirus. La déclaration a qualifié la libéralisation forcée du marché de l’électricité de “folie”, affirmant que le gouvernement français risque de détruire un formidable atout.
Les quatre syndicats, FNME-CGT, CFE-CGC Énergies, FCE-CFDT et FO Énergies et Mines, estiment que les plans de scission et de privatisation des énergies renouvelables montrent un manque d’engagement pour l’avenir énergétique à un moment où l’État devrait jouer un rôle de premier plan dans la gestion d’une Transition juste vers un avenir à faible émission de carbone. Cet avenir doit inclure des emplois de qualité ainsi qu’un approvisionnement énergétique fiable.
Les syndicats sont unis dans leur opposition aux plans de restructuration, qui affecteront non seulement les travailleurs et le public en France, mais aussi les employés des entreprises dans le monde entier. IndustriALL a conclu des accords-cadres mondiaux avec les deux entreprises. Les syndicats ont exprimé leurs préoccupations concernant l’emploi et le fait que les entreprises vont perdre leur rôle de leader dans la transition énergétique en abandonnant l’avenir énergétique au marché.
EDF est une entreprise largement publique qui emploie 165.000 personnes dans le monde entier. Les syndicats s’opposent aux plans du gouvernement français visant à restructurer et à privatiser partiellement l’entreprise. Le gouvernement prévoit de scinder EDF en trois entités distinctes, appelées Vert, Bleu et Azur. La partie bleue de l’entreprise, moins rentable, restera dans le secteur public, tandis que la partie verte, qui comprend les énergies renouvelables, sera cotée en bourse. Une troisième partie, azur, couvrira l’hydroélectricité.
ENGIE est une entreprise privée qui emploie environ 70.000 personnes dans le monde. L’État français en est le principal actionnaire, avec près d’un quart des parts de la société, et il est très influent. La société prévoit de se scinder en deux entités, New ENGIE et NEW Solutions.
Ce 26 novembre, les syndicats organiseront une journée d’action commune pour s’opposer à la restructuration et défendre le modèle du secteur public.
Dans une lettre de solidarité adressée aux affiliés concernés, le Secrétaire général d’IndustriALL Valter Sanches a déclaré :
“L’énergie est un bien public et un secteur stratégique. Il ne peut y avoir d’économie forte et durable sans indépendance énergétique et développement des infrastructures. La scission des activités énergie de grands groupes intégrés en sous-divisions, comme EDF ou ENGIE, ne conduit à rien d’autre qu’au démantèlement progressif des géants de l’énergie.
L’accès à l’énergie, la sécurité d’approvisionnement et des prix de l’énergie favorables contribuent directement à la croissance industrielle et à la création d’emplois durables. À l’heure des grands défis énergétiques, où le monde doit assurer l’indépendance de son approvisionnement et une Transition juste vers une économie à faible émission de carbone, il est inacceptable de mettre en péril les capacités de développement, d’investissement et d’innovation des groupes EDF et ENGIE.”