6 novembre, 2018Le réseau syndical mondial à HeidelbergCement a intensément débattu et échangé durant deux jours, les 1er et 2 novembre, dans la ville allemande de Frankfurt, sur la situation dans différents pays où la compagnie est implantée.
Trente délégués, venus de 15 pays représentants les travailleurs de HeidelbergCement dans le monde, se sont réunis au siège du syndicat ouvrier allemand de la construction, IG BAU, à l’invitation d’IndustriALL Global Union et de l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), et avec le soutien financier de la fondation Friedrich Ebert.
Bien qu’invitée, la direction de la compagnie n’a pas assisté à la réunion; les syndicats ont toutefois renouvelé leur invitation pour l’année prochaine.
Les délégués ont soulevé plusieurs problèmes auxquels les travailleurs sont confrontés, dont les violations des droits des travailleurs, le manque de communication avec la direction de la compagnie aux niveaux national ou local, le recours intensif à la sous-traitance et d’autres types de travail précaire. La santé et la sécurité sont également des questions qui doivent faire partie d’une approche appropriée et systématique de la compagnie, et laissant la parole aux représentants des travailleurs. L’existence d’un dialogue social efficace au niveau mondial est dans l’intérêt des travailleurs et de la compagnie; d’ailleurs, il n’est pas possible de résoudre certaines questions au seul niveau local.
Lors de la réunion, le réseau syndical a qualifié d’avancée les efforts déployés par HeidelbergCement pour améliorer le profil social, éthique et environnemental du groupe tels qu’expliqués dans leur déclaration intitulée « exposé de la position du groupe HeidelbergCement sur les droits de l’homme » et diffusée le 7 décembre 2017.
Néanmoins, les délégués ont convenu à l’unanimité que le document renferme plusieurs manquements. Dès lors, les participants ont adopté une déclaration spéciale précisant que:
- Le document ne fait pas de références à la participation véritable et significative des syndicats,
- Les représentants du personnel doivent participer au suivi conjoint du respect des droits de l’homme, cette tâche ne pouvant pas être déléguée à des tierces parties mais devant constituer un effort conjoint entre la direction et les syndicats mondiaux,
- Il doit y avoir une participation significative des travailleurs et de leurs représentants dans les commissions de santé et de sécurité, les politiques, les systèmes de gestion, les inspections des lieux de travail, la formation et toutes les questions concernant la santé, la sécurité et le bien-être des travailleurs dans toutes les usines appartenant à HeidelbergCement.
Enfin, le réseau syndical a exhorté la direction de l’entreprise HeidelbergCement à engager un dialogue avec le Comité d’entreprise européen et les syndicats mondiaux afin de travailler sur les points soulevés dans le cadre des bonnes pratiques et d’un dialogue social fructueux.
Matthias Hartwich, Directeur d’IndustriALL pour les matériaux de construction, a déclaré : « Cette deuxième réunion de notre réseau syndical a été un énorme succès. Nous avons renforcé les contacts entre nous et nous les utiliseront à l’avenir pour nous informer mutuellement sur les combats et les luttes auxquels nos collègues font face partout dans le monde. Il est tout à fait regrettable que la direction ne nous ait pas parler. Nous attendons davantage de HeidelbergCement à l’avenir, particulièrement à la lumière de leur « exposé de principes sur les droits de l’homme ».
HeidelbergCement est l’une des principales compagnies de fabrication de ciment et de matériaux de construction dans le monde. La compagnie emploie près de 60 000 personnes réparties dans environ 60 pays.
Les photos de la réunion sont disponibles sur Flickr.