14 novembre, 2022Le centre de convention de la COP27 était peut-être fermé ce dimanche, mais après une manifestation à l’intérieur du site de la conférence samedi, les syndicats présents à Sharm El Sheikh ont élaboré une stratégie pour s’assurer de se faire entendre et que le terme “Transition juste” ne soit pas dilué au sein des négociations.
La Transition juste est cruciale au moment où se négocie la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Le terme ne doit pas être détourné et la Transition juste doit porter sur les droits des travailleurs et des travailleuses, les bons emplois et le dialogue social.
Samedi, la délégation syndicale à la COP27 s’est jointe à la manifestation de masse organisée avec les organisations de la société civile pour la “journée mondiale d’action pour la justice climatique”.
Cette marche a été l’occasion pour les syndicats de communiquer leur point de vue sur la transition juste. Les syndicalistes ont brandi des slogans tels que :
“Des syndicats pour une Transition juste”
“Il n’y a pas d’emplois sur une planète morte”
“Il n’y a pas de justice climatique sans droits au travail”
La marche s’est tenue à l’intérieur du centre où se tient la conférence, car les manifestations dans les rues ne sont pas autorisées.
Dimanche, la journée de stratégie syndicale, organisée par la CSI et la Fondation Friedrich Ebert (FES), a rassemblé environ 80 délégués syndicaux à la COP venus du monde entier pour développer une approche stratégique des négociations sur le climat, ainsi que pour faire pression sur les gouvernements nationaux et inclure la Transition juste dans les conventions collectives avec les entreprises.
Les délégués ont été informés de l’état actuel des négociations à mi-parcours de la COP27. Le “Rulebook” de Paris (NDT : sorte de mode d’emploi interprétatif) a été finalisé l’année dernière lors de la COP26. Cette année se concentre sur sa mise en œuvre et il y a d’importantes négociations sur les pertes et préjudices, le financement du climat et la mise en œuvre de la Transition juste dans les plans nationaux.
Les participants se sont répartis en groupes de travail pour aborder trois éléments importants de la Transition juste :
- Législations et accords nationaux sur la Transition juste, avec Boitumelo Molete (COSATU) et Anne-Beth Skrede (LO Norvège)
“La Transition juste bénéficie d’une impulsion au plan politique. De plus en plus de pays l’intègrent dans leurs contributions déterminées au niveau national (CDN) à la CCNUCC. Le dialogue social et la démocratie sont des conditions préalables à la Transition juste, nous pouvons donc en profiter pour revendiquer la liberté syndicale, créer un espace pour que les syndicats puissent se structurer et améliorer leur statut ainsi que leur pouvoir de négociation au niveau national,”
a commenté Walton Pantland au nom d’IndustriALL
- Action et mobilisation syndicales pour le climat avec Babacar Sylla (CNTS), Sacha Dierckx (ABVV-FGTB) et Alex Callahan (CTC-CLC)
“Il n’est pas simple de collaborer avec les organisations de la société civile en raison de la diversité des points de vue au sein du mouvement syndical. Nous devons chercher des domaines dans lesquels nous pouvons travailler ensemble. Nous ne serons pas d’accord sur tout, mais nous devons créer un espace pour communiquer avec la société civile. Nous devons éduquer sur le fonctionnement des syndicats afin de construire notre base et de créer des coalitions pour renforcer notre mouvement en faveur de la justice climatique pour tous.”
a indiqué Alex Callahan, du Congrès du travail du Canada
- Transition juste dans le cadre de la négociation collective avec John Mark Mwanika (ITF) et Diana Junquera (IndustriALL)
“Nous devons nous assurer que la Transition juste et les politiques climatiques sont incluses dans les négociations collectives, au niveau local, national, mondial et de l’entreprise. Les syndicats doivent inclure des formulations spécifiques pour prendre en compte les travailleurs et travailleuses au travers des différents défis auxquels ils sont confrontés en raison du changement climatique et de la transition énergétique.”
a déclaré Diana Junquera Curiel pour IndustriALL.
Samantha Smith du Centre pour la Transition juste a présenté le travail de son organisme et la nouvelle initiative de Transition Juste pour le secteur de l’énergie.
“Nous travaillons dur avec nos affiliés sur la Transition juste. Nos membres savent que la transition est là et ils veulent être prêts, nous sommes présents pour les soutenir dans ce processus. Nous nous sommes battus pour avoir un siège à la table des négociations et nous obtiendrons une Transition juste pour nos membres !”
Cette journée stratégique a pris fin avec la conclusion d’Eric Manzi de la CSI Afrique :
“Continuons à travailler dur dans ces négociations. La semaine prochaine est cruciale et nous attendons de bons résultats.”