23 septembre, 2022La situation des travailleurs et travailleuses du nucléaire en Ukraine s’aggrave, avec l’occupation des centrales nucléaires par les soldats russes. Le réseau international des syndicats de travailleurs du nucléaire d’IndustriALL (INWUN) s’est réuni en ligne le 20 septembre dernier pour débattre de la manière de soutenir les travailleurs et travailleuses ukrainiens frappés par la guerre.
Plus de 40 participants ont pris part à la réunion, issus notamment de syndicats du nucléaire du Japon, de France, d’Argentine, d’Espagne, de Turquie et d’Ukraine. Des experts de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de la Confédération syndicale internationale étaient également présents.
Valery Matov, Vice-président d’IndustriALL pour le secteur nucléaire et Président d’Atomprofspilka, Ukraine, a dressé un portrait lugubre de la souffrance des travailleurs et travailleuses du nucléaire.
“Plus de 200 travailleurs et travailleuses ont été enlevés et beaucoup ont été torturés à mort. Les soldats russes occupent les centrales nucléaires et le personnel est soumis à une pression physique et psychologique permanente. La centrale nucléaire de Zaporijjia comptait plus de 11.000 salariés et en compte désormais moins de 10.000. Nous vous demandons de condamner la prise de contrôle des centrales nucléaires et de revendiquer le retrait des troupes russes de la ville d’Enerhodar. Nous vous demandons d’écrire à vos gouvernements pour leur demander de l’aide pour le retrait des troupes.”
Les représentants de l’OIT ont fait part de leurs préoccupations quant à l’impact mental et physique des outrages commis sur les travailleurs et travailleuses, ainsi qu’à leur exposition potentielle aux radiations.
“Il est essentiel de discuter de la manière dont nous allons faire appliquer les conventions de travail avec l’aide d’IndustriALL et nous devons avoir des discussions avec les travailleurs et travailleuses sur leurs besoins,”
a déclaré Sergiy Savchuk, de l’OIT.
“Nous sommes solidaires des travailleurs et travailleuses ukrainiens. Il est impératif d’éviter une catastrophe nucléaire et nous devons défendre le personnel des centrales en termes de santé et de sécurité, notamment en ce qui concerne le temps de travail,”
a indiqué Owen Tudor de la CIS.
Les affiliés ont affiché leur grande préoccupation et leur solidarité avec les travailleurs et travailleuses ainsi que leurs familles en Ukraine et se sont montrés ouverts à soutenir le syndicat ukrainien par le biais de différentes propositions auprès de leurs gouvernements et des entreprises du secteur nucléaire de leurs pays.
“Nous sommes solidaires de nos camarades ukrainiens et nous continuerons à travailler avec l’OIT et d’autres organismes pour faire pression sur la communauté internationale afin de garantir la paix et les droits fondamentaux des travailleurs et du peuple ukrainien,”
a affirmé le Secrétaire général d’IndustriALL Atle Høie.