21 octobre, 2014Les leaders du Réseau Rio Tinto d’IndustriALL se réunissent en Mongolie ce 22 octobre pour planifier les prochaines étapes de leur campagne mondiale pour améliorer les droits des travailleurs chez le géant minier.
La rencontre réunit, dans la capitale mongole Ulan Bator, des affiliés d’IndustriALL en provenance du monde entier. Elle suit une conférence de deux jours tenue au même endroit où les syndicats, de hauts responsables gouvernementaux et des représentants de la société civile se seront rencontrés pour débattre de la préoccupation du monde du travail pour des activités minières socialement soutenables au sein de l’hémisphère sud.
Le réseau concentre son soutien sur la Mongolie, où Rio Tinto a investi des milliards et où les mineurs sont particulièrement vulnérables. L’entreprise a investi 6 milliards de dollars dans l’immense mine d’or de Oyu Tolgoi et dans celle du désert de Gobi. Les travailleurs y sont représentés par l’affilié d’IndustriALL, la Fédération des Travailleurs de l’Énergie, de la Géologie et des Mines de Mongolie (MEGM).
L’an dernier, Rio Tinto a été condamné par la Cour Suprême de Mongolie pour discrimination salariale à l’encontre des nationaux mongoles et pour licenciement abusif. L’entreprise s’est également attirée des critiques du monde entier pour le licenciement de milliers de travailleurs dans le pays en l’absence de consultation adéquate.
La poursuite aveugle par Rio Tinto du profit à tout prix en Mongolie a provoqué des conflits avec les syndicats ainsi qu’avec des groupes environnementaux et des communautés locales et indigènes.
En collaboration avec ses affiliés du secteur des mines, IndustriALL mène une campagne appelant à l’arrêt de ce mauvais comportement entrepreneurial affiché aux dépens des travailleurs partout dans le monde au sein des activités de Rio Tinto.
Le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL Kemal Özkan précise qu’avec cette campagne, IndustriALL entend construire une force syndicale au sein des usines de Rio Tinto de par le monde dans le cadre de la lutte en faveur de l’emploi décent ;
“Pour Rio Tinto, c’est une longe tradition de provoquer un conflit après l’autre avec les syndicats, les organisations indigènes, les groupes environnementaux et les autres acteurs clés de la société. Les syndicats et la société civile s’unissent d’une manière inédite pour faire le forcing contre Rio Tinto au profit des travailleurs, de l’environnement et des communautés locales.”
“Depuis trop longtemps, Rio Tinto fait systématiquement passer les profits avant les gens, parfois avec des conséquences fatales comme lors des récents décès à la mine de Grasberg en Papouasie Nouvelle Guinée. Pour les travailleurs, trop c’est trop,” affirme Kemal Özkan.
La réunion du Réseau intervient après une journée mondiale de protestation ce 7 octobre, dans le cadre de la campagne d’IndustriALL pour réclamer une nouvelle donne chez Rio Tinto.
Lors d’une journée de défi coordonnée, les travailleurs des sites de Rio Tinto en Afrique, Asie, Océanie, Europe et Amérique du Nord ont exigé des lieux de travail plus sûrs, des emplois stables et du respect pour les droits des travailleurs. Les activités comprenaient des rassemblements, des arrêts de travail pour des réunions d’information et d’autres actions au travail.
L’action du 7 octobre contre Rio Tinto coïncidait avec la Journée mondiale pour le Travail décent, au cours de laquelle les syndicats mobilisent contre le travail précaire, les emplois temporaires, occasionnels et externalisés, souvent assortis de bas salaires, de faibles prestations, d’insécurité et d’instabilité.
Plus d’informations sur la tradition du conflit de Rio Tinto sur http://www.industriall-union.org/fr/themes/confronter-le-capital-mondial/entreprises-multinationales/rio-tinto