1 juillet, 2018Des milliers de travailleurs ont manifesté contre le retard de trois mois pris dans l’annonce des nouveaux salaires minimums, exigeant de connaître les grilles des traitements obligatoires en matière de salaire minimum national, qui fournissent les taux de rémunération des postes clés dans les différents secteurs et sont publiées annuellement dans la Gazette gouvernementale du pays en avril, encore à paraître.
Aucun accord n’a encore été trouvé malgré les négociations en cours au Conseil consultatif des salaires, au sein duquel sont représentés les syndicats, le gouvernement et les employeurs.
Les travailleurs réclament une hausse de 15 pour cent contre les 7 pour cent offerts par les employeurs.
Par exemple, le montant des salaires minimums dans le secteur de l’habillement et du textile, actuellement fixé à 1 238 maloti (soit environ 89 US$) par mois, n’est pas suffisant pour permettre aux travailleurs de subvenir aux besoins de leurs familles et de payer les besoins fondamentaux tels que le loyer, la nourriture et le transport.
Les syndicats revendiquent un salaire minimum de 144 US$ dans ce secteur et demandent également que les minimums salariaux dans tous les secteurs soient revus à la hausse jusqu’à parvenir à un salaire minimum vital de plus de 200 US$.
L’affilié à IndustriALL Global Union, le Syndicat démocratique indépendant du Lesotho (IDUL) et sept autres syndicats organisant les travailleurs dans les secteurs tels que l’habillement et le textile, les industries manufacturière et minière, sont descendus dans les rues de Maseru et de Maputsoe pour protester contre les retards et les bas salaires.
Des pétitions ont été envoyées au Premier ministre, au ministère du travail et de l’emploi ainsi qu’au Parlement. Les syndicats demandent également que la Ministre du travail et de l’emploi, Keketso Rantso, soit démise de ses fonctions pour ne pas avoir annoncé les salaires minimums à temps. La ministre aurait, selon eux, négligé le bien-être des travailleurs et de leurs familles en raison de ce retard.
Dans le cadre du projet de renforcement du syndicat, IDUL fait également campagne pour une rémunération à taux plein des travailleuses du secteur de l’habillement et du textile en congés de maternité. Le syndicat souhaite également de meilleures conditions de santé et de sécurité sur les lieux de travail, l’amélioration de la sécurité de l’emploi et le respect des droits des travailleurs.
Avec plus de 56 pour cent de la population vivant dans la pauvreté et un chômage des jeunes s’élevant à 47 pour cent, une hausse des salaires améliorerait la vie des travailleurs. L’ouverture de nouvelles usines créerait également des emplois et améliorait les conditions de vie dans le pays.
Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, a déclaré:
Les travailleurs finissent par vivre dans la pauvreté en raison des bas salaires de subsistance qui leur sont payés. Aussi, il est essentiel d’augmenter les salaires minimums. Par conséquent, nous exhortons le gouvernement du Lesotho à rendre public les salaires minimums vitaux sans attendre.