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2 mai, 201824 délégués de nos affiliés International Brotherhood of Boilermakers, International Brotherhood of Teamsters et United Steelworkers venus des États-Unis et du Canada se sont réunis le 1er mai à Washington pour discuter et coordonner leurs efforts afin de faire face à l'évolution de la situation et aux défis que rencontrent les syndicats du secteur du ciment.
Le réseau du ciment d'Amérique du Nord d'IndustriALL a discuté de la situation des pays voisins de la Chine qui a commencé à exporter ses excédents de production. Actuellement, la Chine représente plus de la moitié de la production mondiale de ciment et pèse de plus en plus par sa politique de prix sur d'autres pays producteurs d'Asie.
Les délégués ont prêté une attention particulière à la coordination entre les syndicats quant à la manière de traiter les multinationales qui dominent les marchés américain et canadien du ciment et du béton préparé. La discussion a largement porté sur les grandes multinationales, dont LafargeHolcim, HeidelbergCement et CRH.
Matthias Hartwich, Directeur d'IndustriALL en charge des industries des matériaux, a évoqué la promesse non tenue de LafargeHolcim qui s'était engagée l'an dernier à améliorer le dialogue social en concluant un accord-cadre mondial avec un volet important sur la santé et la sécurité au travail.
Il a expliqué que cette entreprise est sur la mauvaise pente en ce qu'elle réduit ses activités à l'échelon mondial par des désinvestissements et des ventes d'actifs. À sa fusion en 2015, elle comptait 115.000 salariés contre 80.000 aujourd'hui. Ses ventes nettes annuelles ont diminué de près de 25 pour cent.
Cependant, les dividendes de 2 CHF par action et le nombre des accidents mortels chez LafargeHolcim restent élevés. Depuis que LafargeHolcim a mis fin au dialogue social et à la participation des travailleurs à la discussion sur la santé et la sécurité, les conditions de travail se dégradent.
En 2016 et 2017, plus de 150 travailleurs ont perdu la vie en travaillant pour LafargeHolcim. Les revendications des syndicats restent inchangées :
- La direction de LafargeHolcim doit restaurer la confiance et entamer un dialogue social digne de ce nom, notamment pour aboutir à un accord-cadre mondial
- L'entreprise doit améliorer la santé et la sécurité en associant les syndicats et les travailleurs à sa politique
- LafargeHolcim doit réduire l'emploi précaire
Feliciano Gonzalez, le nouveau DRH de LafargeHolcim, a participé à la réunion par voie téléphonique. Il a répondu à des questions sur le comportement abusif de la direction aux États-Unis et au Canada. Dans certains cas, il a promis de porter la question à l'échelon mondial puis de revenir auprès de la direction locale à la recherche de solutions.
Les participants ont aussi discuté de la situation chez HeidelbergCement et CRH. Bien que les stratégies de ces entreprises diffèrent, il faut néanmoins que les syndicats canadiens et américains coordonnent leurs efforts pour améliorer leur impact. L'essentiel est une meilleure coordination entre les syndicats du réseau lorsqu'il s'agit de négociations collectives et de renégociations.
Les délégués ont exprimé leur soutien aux travailleurs de LafargeHolcim dans une action de solidarité pour la journée d'action mondiale du 28 avril.
Matthias Hartwich a conclu la réunion en déclarant :
Je suis très heureux que nos affiliés du Canada et des États-Unis travaillent ensemble pour faire entendre la voix des travailleurs dans les multinationales du ciment et ailleurs. Ils envoient un message fort et clair qui dit que, où qu'elles aillent, les entreprises ne peuvent pas nous échapper. Avec nos affiliés, nous contestons les politiques hostiles aux travailleurs dans ce secteur.