13 octobre, 2016Les syndicalistes allemands et américains sont réunis ce jour à Berlin pour partager leurs expériences et leurs plans dans le but d’établir un pouvoir syndical des deux côtés de l’Atlantique grâce à la coordination des activités d’organisation.
IndustriALL, des journalistes et des universitaires ont également participé à la réunion du dialogue transatlantique du travail, accueillie par IG Metal.
Les responsables des syndicats américains AFL-CIO et le Syndicat international des employés de service ont discuté de la faiblesse du droit du travail américain et des stratégies appliquées par les entreprises contre la syndicalisation qui rendent difficile le recrutement de nouveaux membres. Ils ont également présenté les campagnes couronnées de succès, telles que Fight for $15 qui a permis aux travailleurs à bas salaire d’obtenir d’importantes augmentations.
Un syndicaliste d’IG Metall, qui exerce également un poste à responsabilité au sein du comité d’entreprise d’Airbus en Allemagne, a indiqué que plus de 80 pour cent des travailleurs d’Airbus du pays sont syndicalisés et entretiennent un bon dialogue social avec la direction allemande.
Lors de sa visite de l’usine d’assemblage d’Airbus dans l’Etat américain d’Alabama où les employés tentent de s’organiser avec l’Association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l’aérospatiale (AIMTA), la direction américaine lui a fait savoir que l’accord-cadre mondial n’était pas en vigueur aux Etats-Unis, que l’établissement d’un syndicat n’était pas souhaité en Alabama, et qu’il n’était pas autorisé à parler avec les travailleurs d’Airbus d’Alabama - ce dont il n’a pas tenu compte en signe de solidarité.
Un membre d’IUE-CWA, employé de Siemens, a discuté du soutien apporté par IG Metall à une initiative conjointe menée par les syndicats américains pour organiser les travailleurs à Siemens, qui a signé un accord-cadre mondial avec IndustriALL. Il a indiqué que le but à long terme de l’initiative est d’organiser les travailleurs dans l’ensemble des entreprises Siemens aux Etats-Unis malgré la difficulté de la tâche due à la prédominance des pratiques antisyndicales aux Etats-Unis, y compris au sein des entreprises allemandes.
Le Président de la Confédération syndicale allemande, Reiner Hoffmann, a discuté du rejet, ce jour, par le plus haut tribunal allemand du recours engagé contre la proposition d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (AECG) en raison de son caractère antidémocratique. Hoffman a indiqué qu’il n’était pas opposé à la mondialisation mais que les accords commerciaux aggravent les inégalités, ne respectent pas les normes sociales et octroient beaucoup trop de droits aux investisseurs.
Le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Özkan, a souligné la nécessité pour les accords commerciaux de défendre les normes relatives au travail et de garantir un contrôle démocratique. Il a également discuté des instruments internationaux qu’IndustriALL utilisent pour affronter les entreprises multinationales.
La réunion a été tenue dans le contexte d’une collaboration accrue en matière d’activités d’organisation entre les affiliés d’IndustriALL en Allemagne et aux Etats-Unis, notamment IG Metal et TUA. Ils ont récemment fondé le tansatlantic Labor Institute dont le travail porte principalement sur l’organisation des travailleurs dans les entreprises du secteur automobile allemandes au Sud des Etats-Unis. L’objectif est de réussir davantage à organiser les travailleurs aux Etats-Unis et de préserver le pouvoir de négociation en Allemagne.
« IndustriALL s’est engagé à organiser les travailleurs, ça fait partie de la quasi-totalité de nos activités », a déclaré Özkan. « Nous soutenons les initiatives de nos affiliés allemands et américains visant à travers la collaboration à mieux organiser les travailleurs ».