15 décembre, 2020Une cinquantaine de dirigeants et activistes syndicaux de 45 affiliés de 11 pays d'Europe orientale et d'Asie centrale se sont réunis pour discuter des défis, des victoires et des expériences qu'ont vécus les syndicats pendant la pandémie.
Le secrétaire régional d'IndustriALL Vadim Borisov a rappelé les actions et campagnes virtuelles et le soutien qu'IndustriALL a fourni aux affiliés de la région.
En plus de la pandémie, les syndicats ont dû faire face à des attaques sans précédent contre les droits des travailleurs.
Au Kirghizistan, les syndicats ont combattu l'adoption d'un projet de loi antisyndical, qui aurait privé les travailleurs de la liberté d'association et les syndicats de leur indépendance.
En Ukraine, les syndicats ont réussi à freiner la promotion de projets de lois antisyndicaux et anti-travailleurs, mais le gouvernement reprend maintenant l'offensive en les scindant en plusieurs nouvelles propositions. Les syndicats ukrainiens continuent de réclamer le paiement des salaires à temps; les arriérés de salaires des travailleurs des mines d'État atteignent maintenant le montant record de 1,89 milliard de hryvnia (67,6 millions $) et remontent jusqu'à 2015.
Au Bélarus, les syndicats et les travailleurs sont en lutte pour la démocratie et contre la répression. Beaucoup de dirigeants et d'activistes de syndicats indépendants ont été licenciés, emprisonnés et sont poursuivis en justice.
Au Kazakhstan, les syndicats se battent pour la retraite anticipée pour ceux qui travaillent dans des conditions difficile et nocives après qu'un nouveau code du travail ait supprimé plusieurs prestations et garanties et fixé l'âge de la retraite à 63 ans. La conséquence est que de nombreux travailleurs sont partis chercher de meilleures conditions en Russie.
Dans certains pays de la région, les syndicats ont pu faire changer la loi dans un sens positif.
En Russie, des amendements au code du travail sur le télétravail ont été adoptés pour réglementer les conditions de travail de quelque cinq millions de personnes qui travaillent à leur domicile à cause de la pandémie. Ils portent sur la durée du travail, la santé et la sécurité, et l'indemnisation des frais par l'employeur.
Des amendements similaires sur le travail à distance ont été adoptés au Bélarus et en Moldavie.
En Géorgie, des années de lutte syndicale ont abouti à l'adoption d'amendements au Code du travail qui ont mis en place des inspections du travail dignes de ce nom, des temps de repos obligatoires et des mesures contre la discrimination conformes à l'Accord d'association passé avec l'Union européenne en 2014. L'UE a eu une part importante dans l'amélioration de la législation.
En Ouzbékistan, une nouvelle loi sur les syndicats adoptée en 2019 a été bien accueillie par les experts internationaux. L'inspection du travail a été remise en activité et le code du travail de 1996 sera remplacé par un nouveau texte actuellement soumis au débat public.
En Arménie, le Syndicat des mineurs, métallurgistes et joailliers de la République d'Arménie a convenu avec les employeurs du versement de l'intégralité du salaire au lieu des deux tiers au cas où une entreprise arrêterait la production à cause de la pandémie.
Les participants ont accueilli Gulandom Huseynova, la présidente du Syndicat des travailleurs du textile, et de l'industrie légère du Tadjikistan qui pourrait s'affilier à IndustriALL en 2021.
Le secrétaire général d'IndustriALL, Valter Sanches, a expliqué comment IndustriALL a adapté son action pendant la pandémie afin de soutenir le mieux possible ses affiliés. Il a aussi décrit les préparatifs du 3e Congrès d'IndustriALL Global Union qui se tiendra en mode virtuel en septembre 2021.
Le secrétaire général adjoint d'IndustriALL Kemal Özkan a félicité les affiliés pour la manière dont ils ont fait face au Covid-19 sur le lieu de travail, en prenant les mesures nécessaires pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs, défendre leurs rémunérations, s'assurer que les entreprises continuent sur un mode durable en utilisant la législation, les conventions collectives et le dialogue social.
"Il y a des valeurs universelles qu'IndustriALL veut voir appliquées partout pour renforcer la démocratie, la gouvernance démocratique et les droits fondamentaux de l'homme et du travailleur."
"Le Bélarus restera dans notre ligne de mire et celles de nos alliés jusqu'à ce que la justice l'emporte. Au Kirghizistan, il faut une société démocratique et de la stabilité, et l'Ukraine a besoin d'une économie durable qui respecte les droits des travailleurs."
"IndustriALL soutiendra toujours ses affiliés et leurs combats."