13 décembre, 2018Les syndicats des industries chimiques et pharmaceutiques affiliés à IndustriALL Global Union ont milité pour une meilleure protection des travailleurs au Forum de dialogue mondial de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la numérisation et l’avenir du travail, qui s’est tenu du 10 au 12 décembre.
Les affiliés à IndustriALL ont rencontré des représentants des employeurs et des gouvernements durant la réunion tenue à Genève (Suisse), où ont été adoptés des Points de Consensus mettant en exergue l’importance du dialogue social dans le cadre de la gestion des changements issus de la numérisation et d’Industrie 4.0.
Tony Devlin, membre du syndicat affilié britannique, Unite, et porte-parole du groupe des travailleurs à la réunion, a déclaré:
« Le processus de numérisation affecte déjà les emplois et les conditions de travail de nos membres dans l’ensemble de ce secteur. Les travailleurs doivent pouvoir s’asseoir à la table de décision pour faire en sorte qu’aucun d’eux ne soit laissé pour compte par ces progrès technologiques ».
Le groupe des travailleurs était composé des représentants des affiliés à IndustriALL dans 12 pays: l’Afrique du Sud, l’Allemagne, la Belgique, le Brésil, les États-Unis, la Finlande, la France, l’Indonésie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, Singapour et la Suisse, ainsi que des représentants de la Confédération syndicale internationale (CSI) et du Bureau des activités pour les travailleurs de l’OIT (ACTRAV).
« Ces transformations technologiques industrielles visant actuellement à réduire les coûts, il existe un réel danger que la numérisation de pointe et les technologies connexes, plutôt que de bénéficier à la société, conduisent seulement au nivellement par le bas des mentalités dans l’industrie », a indiqué le Groupe des travailleurs dans sa déclaration à la réunion plénière.
« Cependant, il existe une chance que ces technologies soient mises en place d’une façon avantageuse pour tous, en permettant de meilleures conditions de travail, d’accroître le temps libre, l’apprentissage permanent, la protection sociale et un environnement plus propre, en plus de protéger les droits des travailleurs ».
— IndustriALL (@IndustriALL_GU) 10 décembre 2018
Les travailleurs doivent savoir ce qu’ils feront demain avant qu’on leur demande d’arrêter les tâches qu’ils font aujourd’hui - Tony Devlin de @unitetheunion, porte-parole du Groupe des travailleurs à la discussion de @ILO sur le travail décent & la #digitalization dans les industries pharmaceutiques et chimiques aujourd’hui. pic.twitter.com/gwaaThCROM
Le Groupe des travailleurs demande une analyse approfondie des connaissances et des compétences que possèdent les travailleurs d’aujourd’hui dans les industries, ainsi que la réalisation d’études sur la meilleure façon de combler le manque de compétences par la formation et l’éducation.
Le Groupe des travailleurs a soutenu que le dialogue social était le garant de l’élaboration de politiques avisées dans l’intérêt public, et que des programmes de protection sociale solides étaient nécessaires pour soutenir une Transition juste vers le nouveau monde du travail.
En outre, le Groupe des travailleurs a demandé à ce que des niveaux déterminés de protection de la vie privée à la maison et au travail figurent dans les conventions collectives de travail face aux quantités énormes de données à caractère personnel que les nouvelles technologies permettent aux entreprises de recueillir.
« Concilier travail et vie privée devient de plus en plus flou avec ces technologies; avec des travailleurs dont on escompte qu’ils soient en ligne et prompts à réagir 24 heures sur 24. Cette situation porte atteinte à la Directive sur le temps de travail dans l’Union européenne », a ajouté le Groupe des travailleurs.
Parmi les 17 points de consensus figurent:
- Les possibilités et défis relatifs au travail productif et décent,
- Façonner un avenir avantageux pour tous,
- L’adoption de recommandations sur les futures mesures de l’OIT et de ses membres pour assurer un travail productif et décent à l’ère du numérique dans les industries chimiques et pharmaceutiques.
« IndustriALL Global Union veut un avenir de travail qui incorpore les impacts positifs qu’Industrie 4.0 peut apporter à l’ensemble de la société tout en s’assurant que les travailleurs ne devront pas payer les dettes sociales des entreprises au cas où les gouvernements seraient réticents à faire cette transition socialement responsable. Nous ne pouvons pas accepter la privatisation des bénéfices et la socialisation des coûts », a indiqué le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Ôzkan.
Les détails complets des points de consensus seront publiés la semaine prochaine et actualisés ici.