31 juillet, 2018Le Forum syndical des BRICS (BTUF), une alliance composée des fédérations syndicales du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, réclame la mise en place d’un modèle de développement démocratique en remplacement des institutions financières mondiales dominantes, notamment le FMI et la Banque mondiale.
Lors d’une réunion tenue à Durban, du 27 au 29 juillet, le BTUF a adopté un programme de développement africain portant plus particulièrement sur le travail décent et le développement durable. La réunion, qui a eu lieu en même temps que le Sommet des BRICS à Johannesburg, a appelé de ses vœux à la justice sociale. Les syndicats devraient également participer à ce sommet pour renforcer le pouvoir collectif, les réseaux de solidarité et le militantisme dans les pays du Sud.
Le BTUF a exprimé des préoccupations concernant le travail précaire et la nécessité pour les syndicats d’élaborer une réponse stratégique. Les sociétés multinationales ont été appelées à respecter le droit du travail.
Figuraient parmi les questions discutées, l’avenir du travail, les droits des travailleurs, la couverture sanitaire universelle, les investissements qui accroissent la production, dynamisent l’industrialisation et favorisent le développement durable. Par ailleurs, la création d’emplois a été identifiée comme un élément clé pour les jeunes ainsi que pour atteindre les Objectifs du développement durable. Combler l’écart salarial entre les hommes et les femmes améliorerait l’accès des femmes à l’emploi. Le principe d’un salaire égal pour un travail de valeur égale devrait être aussi promu.
Par exemple, les salaires minimums vitaux sont importants pour lutter contre la pauvreté des travailleurs parmi les jeunes en Afrique subsaharienne qui représentaient 70 pour cent de la population en 2016. En outre, le chômage élevé de ces derniers ne permettra pas de profiter du dividende démographique prévu en 2030 selon le rapport de l’UNICEF: « Génération 2030 Afrique 2.0 », au moment où ce continent comptera davantage de jeunes adultes en âge de travailler que de personnes âgées. En effet, aucun bénéfice ne pourra être réalisé si les jeunes sont économiquement inactifs par manque d’emplois.
Les objectifs poursuivis par le BTUF en 2018 sont d’investir dans les personnes, les infrastructures sociales et économiques ainsi que la responsabilité environnementale. Développer les compétences des travailleurs, l’innovation et les outils des technologies de l’information et de la communication (TIC) s’avère indispensable dans le cadre d’Industrie 4.0, en plus de l’importance du travail décent, de la négociation collective et de la protection sociale. Le plein emploi et la création d’emplois, la participation syndicale et un dialogue social effectif sont également au nombre des objectifs à atteindre. Compte parmi les autres buts, la promotion d’une gouvernance démocratique, éthique et à l’écoute au sein des organismes publics et privés, et des systèmes multilatéraux internationaux inclusifs.
Le BTUF a indiqué être compétent pour traiter « des nombreuses questions relatives aux travailleurs, aux communautés, aux pays en développement, à la paix et à la sécurité, à la production alimentaire, au chômage, aux normes internationales du travail et aux droits des travailleurs ».
Paule-France, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, a déclaré:
« Le BTUF agit comme un rappel crucial selon lequel le commerce international ne peut exister sans la participation des syndicats. Sans la vigilance du BTUF, les entreprises multinationales ignoreront les droits des travailleurs et les droits de l’homme, c’est pourquoi nous devons être vigilants ».
Des affiliés à IndustriALL Global Union appartiennent aux fédérations faisant partie du BTUF.