30 mai, 2018Quatre syndicats affiliés à IndustriALL Global Union en République Démocratique du Congo (RDC), OTUC, CSC, TUMEC et UNTC se sont rencontrés dans un couvent de Kolwezi, ce 25 mai, pour y débattre de la manière de construire leur solidarité, de travailler ensemble pour empêcher Glencore de fouler aux pieds les droits des travailleurs des mines de Mutanda et Kamoto (KCC), d’améliorer les conditions de travail et d’obtenir des salaires équitables pour les mineurs.
Nos affiliés se sont mis d’accord pour ne pas se faire concurrence mais pour collaborer et se donner le soutien mutuel nécessaire au cours des élections sociales à venir, qui désigneront les représentants syndicaux dans les entreprises et qui se tiennent tous les trois ans en vertu de la législation du travail de RDC.
Les doléances soulevées par les travailleurs et travailleuses auprès de la mission d’enquête d’IndustriALL concernant les mines de cuivre et de cobalt de Glencore en RDC, qui s’est rendue à Kolwezi en février, ont été lues et adoptées en tant que réalité qui prévaut au sein des mines. Celles-ci comprennent des violations des droits des travailleurs par le biais de constantes menaces de licenciements, un médiocre respect des normes de santé et sécurité, des maladies professionnelles, du racisme et de la discrimination, des classifications d’emploi injustes et inéquitables, des bas salaires et des rémunérations inférieures pour les Congolais par rapport aux étrangers. De plus, les travailleurs se sont plaints d’une mise à disposition insuffisante d’eau potable pendant les postes ainsi que du fait que les mines ne disposaient pas de blanchisseries, de blocs sanitaires ni de douches. Le dispensaire est également trop éloigné pour les familles des travailleurs.
Ce sont les doléances qu’IndustriALL a rapportée lors de l’AG de Glencore à Zoug, en Suisse, au cours de ce moi de mai, et où le TUMEC a été rejoint par des représentants syndicaux venus d’Australie, du Canada, d’Italie, d’Afrique du Sud, d’Espagne, de Suisse et de Zambie, ainsi que des ONG, qui ont manifesté devant le lieu où se tenait l’assemblée pour ensuite y assister.
Les affiliés se sont accordés pour soutenir la CSC, qui est le syndicat majoritaire et qui préside actuellement la représentation syndicale de la Mine de Mutanda, où dix syndicats sont présents. Ils se soutiendront également mutuellement en élaborant des positions communes chez KCC et en présentant les mêmes candidats dans les deux mines pour les élections sociales.
Lors de leurs campagnes de syndicalisation et de recrutement, les affiliés ne se feront pas concurrence, mais travailleront plutôt ensemble de manière unitaire et collaboreront pour renforcer la puissance de leurs organisations.
La réunion a mis sur pied un Comité provincial d’IndustriALL pour Lualaba composé de six membres afin de coordonner la campagne Glencore ainsi que les autres sujets pressants auxquels les syndicats sont confrontés.
Charles Kumbi, Responsable pour IndustriALL des projets pour l’Afrique sub-saharienne, indique :
“Ce qui a été souligné lors de la réunion est le besoin pour les directions syndicales d’impliquer les travailleurs et travailleuses dans quelque décision qu’elles prennent. Il est important que les travailleurs et travailleuses participent au processus de décision, car cela promeut la démocratie participative au sein des syndicats, ce qui est primordial pour bâtir des syndicats forts en RDC. Cela permettra également de contrer les pratiques des compagnies minières qui consistent à monter les travailleurs les uns contre les autres.”