4 mai, 2016Les affiliés d’IndustriALL Global Union de Madagascar se disent déterminés à se dresser pour défendre les droits collectifs des travailleurs contre les multinationales dans un pays où, en dépit d’une grande richesse du sous-sol, 70% de la population vit avec l’équivalent de moins de deux dollars par jour.
Cette annonce fait suite à la mission approfondie de renforcement syndical d’une semaine à Madagascar de la part d’IndustriALL. Se déroulant du 23 au 29 avril 2016, c’était la seconde du genre, après une opération similaire en 2015.
Ces efforts en matière de renforcement syndical au sein du pays font suite à des attaques perpétuelles et sans relâche contre les droits syndicaux de la part des multinationales Rio Tinto et Sherritt Ambatovy, ainsi que de la compagnie minière locale Kraomite Malagasy.
IndustriALL a mené quatre ateliers dans ses secteurs des mines et du textile dans trois régions différentes du pays : à Fort Dauphin où Rio Tinto est l’opérateur de Madagascar Minerals (QMM), une mine d’ilménite, Ambatovy, où Sherritt International exploite une mine de nickel, et dans la capitale, Tananarive.
IndustriALL a pris part à un rassemblement des adhérents de ses affiliés destiné à recueillir les récits personnels de leurs conditions de travail chez Rio Tinto QMM. Deux travailleurs qui se sont publiquement livrés sur leurs épouvantables conditions de travail chez Rio Tinto QMM ont ensuite été menacés de licenciement pour s’être exprimés.
La FES Madagascar a organisé une conférence de presse qui a été extrêmement bien suivie pour souligner la mission d’IndustriALL à Madagascar. Les conclusions de deux très importantes études ont été livrées lors de cette conférence de presse. L’une était à l’initiative d’IndustriALL sur le secteur minier et l’impact du travail précaire sur la société malgache et l’autre, financée par la FES, sur le travail précaire dans le secteur textile à Madagascar. Les conclusions des deux études viennent à l’appui de l’appel d’IndustriALL à l’élimination du travail précaire au sein du pays.
L’explosion du travail précaire en tant que modèle économique et de production a des conséquences dévastatrices sur le marché du travail et la croissance économique de Madagascar. Elle bénéficie aux grosses entreprises multinationales comme Rio Tinto et Sherritt Ambatovy, les deux principaux promoteurs de cette pratique agressive.
Les affiliés d’IndustriALL sont sortis de cette semaine d’ateliers bien remplie déterminés à syndiquer les travailleurs précaires et à défendre les droits collectifs des travailleurs de Madagascar. Ils considèrent le travail précaire comme une menace pour la sécurité des travailleurs permanents et, par extension, comme une attaque à l’encontre des syndicats du pays. Ils se sont également engagés à protéger les deux travailleurs en sous-traitance qui ont été menacé de licenciement à la suite des révélations faites lors du rassemblement.
Le leader de la délégation d’IndustriALL et Directeur pour les Mines, Glen Mpufane, a déclaré :
“Les violations des droits des travailleurs et des syndicats, principalement du chef de Rio Tinto QMM et Sherritt Ambatovy, doivent cesser. Il est de notre devoir collectif de combattre les injustices à Madagascar. Il ne peut pas être légitime que Madagascar, si richement pourvu en ressources naturelles, reste un des pays les plus pauvres du monde, au sein duquel 70% de ses 22,6 millions d’habitants vivent avec moins de deux dollars par jour et 59% avec moins d’1,25 dollar. C’est un drame.”