27 juin, 2019La Conférence mondiale des industries chimiques s'est tenue les 26 et 27 juin au siège de notre affilié Petrol-İş à Istanbul, en Turquie, rassemblant 230 délégués de 45 pays, avec des services d'interprétation en neuf langues.
Les syndicats de la chimie s'étaient réunis la dernière fois en 2015 à Hanovre, en Allemagne. Cette réunion-ci a été ouverte par les coprésidents du secteur, Iris Wolf, d'IG BCE en Allemagne, et Sergio Leite, de Fequimfar au Brésil. Iris Wolf a souligné que l'industrie est en pleine mutation alors qu'elle se débat avec le changement climatique, l'hostilité que soulèvent la production de plastiques et l'introduction de nouvelles technologies de production.
Sergio Leite a parlé des attaques que subissent les syndicats partout dans le monde en citant l'exemple du Brésil.
Les leaders syndicaux turcs Ali Ufuk Yaşar et Ihsan Malkoç, de Petrol-İş et Lastik-İş respectivement, ont souhaité la bienvenue aux délégués et ont fait part des difficultés qu'ils rencontrent dans leurs campagnes de syndicalisation en Turquie.
Le secrétaire général d'IndustriALL Global Union, Valter Sanches, a déclaré :
"Le ralentissement de l'économie mondiale contribue à l'érosion des droits des travailleurs. C'est le cas en particulier en Turquie où nous assistons à de constantes violations."
Il a aussi évoqué la nécessité d'agir pour le climat, en disant :
"Les jeunes manifestent pour le climat. Nous sommes face à une urgence climatique et nous devons agir. Mais nous avons aussi la charge d'emplois de qualité dans la chimie, la mine et d'autres secteurs, et des communautés qu'ils font vivre. Nous nous battons pour une Transition juste."
Kemal Özkan, le secrétaire général adjoint d'IndustriALL, et son directeur en charge de l'industrie chimique, Tom Grinter, ont donné un compte rendu détaillé de l'état de l'industrie chimique dans le monde, en mettant l'accent sur de grandes campagnes syndicales. Il a été suivi d'un débat public dans lequel sont intervenus des participants d'Allemagne, du Royaume-Uni, de Singapour, du Mozambique et du Brésil pour comparer les actions syndicales, les relations du travail et le dialogue social dans le monde.
Dans un débat sur la Quatrième Révolution industrielle, les participants ont exprimé leur optimisme parce que la nouvelle technologie de production pourrait créer des emplois spécialisés et assainir l'industrie en la rendant plus sûre. Mais des craintes ont aussi été exprimées s'agissant des pertes d'emplois et de l'impréparation des syndicats à ces changements.
Ensuite est venue une discussion sur l'utilisation des réseaux syndicaux et des accords-cadres mondiaux (ACM) pour stimuler la solidarité mondiale. Raghuram Theramkudalu et Thiago Rios ont parlé des réseaux syndicaux régionaux de BASF en Asie-Pacifique et en Amérique du Sud respectivement. Albert Kruft a parlé des relations professionnelles modèles suscitées par l'ACM avec Solvay et Kent Holsing, de l'USW, a parlé de la base, avec le Conseil du travail nord-américain de DowDuPont dirigé par les sections locales.
Lors d'une session sur le thème de l'habilitation des femmes, des jeunes et des travailleurs migrants, les participants ont salué la victoire que constitue la nouvelle convention de l'OIT sur la violence et le harcèlement au travail et ont évoqué la nécessité d'impliquer plus de femmes dans des secteurs dominés par les hommes, comme l'industrie chimique.
Un groupe de discussion sur la santé et la sécurité au travail s'est penché sur quelques exemples horribles d'actions du travail et a confirmé la nécessité de faire campagne pour le droit des travailleurs de connaître les risques, de participer aux programmes sur la sécurité et de refuser un travail dangereux.
À la session de clôture, Kemal Özkan s'est félicité du taux élevé de participation à cette réunion; il a remercié les nombreux collègues qui ont pris la parole dans l'assistance et a présenté le plan d'action pour le secteur.
Il a déclaré :
" Ce plan d'action fait la synthèse des conclusions des discussions de groupes, les rapproche des cinq objectifs stratégiques d'IndustriALL et arrête une feuille de route pour la syndicalisation du secteur à l'échelon mondial au cours des quatre prochaines années.
"C'est à nous tous de le concrétiser."
Iris Wolf et Sergio Leite ont été réélus à la coprésidence du secteur tandis que Masato Shinoharo, d'UA Zensen au Japon, continuera à présider le secteur pharmaceutique.