11 février, 2016Des syndicalistes issus des sites d’activité de Glencore de partout dans le monde ont fait entendre leurs voix au Cap ce 10 février sous le slogan “Glencore, nous exigeons la justice maintenant”.
Alors que les prix des matières premières continuent à chuter partout dans le monde, la crise minière s’intensifie.
Le Réseau mondial Glencore d’IndustriALL s’est réuni au Cap les 9 et 10 février. Des participants venus du Chili, d’Argentine, de Zambie, de Namibie, d’Afrique du Sud, du Canada, des États-Unis et d’Australie ont partagé leurs expériences glanées sur les sites d’activité de Glencore partout dans le monde et ont conçu un plan d’action syndicale.
“Ce sont nos emplois, notre gagne-pain,” a dit Glen Mpufane, Directeur d’IndustriALL pour les mines. “Des normes internationales existent pour s’assurer que les multinationales coopèrent avec les syndicats en temps de crise pour en minimiser l’impact sur les travailleurs et travailleuses. Malheureusement, Glencore fait semblant de ne pas voir ces normes.”
“L’entreprise a un long passif d’agressions envers les syndicats et la négociation collective est la première victime dès que le secteur souffre.”
Il y a seize mois d’ici, Glencore a mis en lock-out des membres de l’affilié nord-américain d’IndustriALL, les Métallos USW, après que le syndicat a rejeté la première offre de l’entreprise à la table des négociations. Depuis lors, Glencore, qui prétend être à la pointe de la santé et sécurité de son secteur, fait tourner la dangereuse usine de traitement texane Sherwin Alumina avec des jaunes qui ne sont pas formés. À présent, la multinationale tente de gruger les travailleurs ainsi que d’autres créanciers à hauteur de dizaines de millions de dollars en transférant la propriété d’une filiale de Glencore à l’autre en vertu du Chapitre 11 du Code américain des faillites.
Le réseau a exprimé sa solidarité avec l’USW et appelé Glencore à assurer une résolution du conflit.
De plus, le réseau a exprimé sa solidarité avec le SUTRACOMASA, un syndicat d’Antamina au Pérou qui fait partie de l’affilié d’IndustriALL FNTMMSP, dont les dirigeants ont été confrontés à des menaces de mort au moment d’entreprendre des négociations collectives.
De nombreux participants ont fait état de salariés permanents ayant été remplacés par des travailleurs en sous-traitance avec des salaires et conditions moindres. Un nombre croissant de travailleurs précaires conduit par ailleurs à une moindre densité syndicale : dans de nombreux pays, il est impossible de rejoindre un syndicat en ne disposant que d’un contrat de travail précaire.
Le réseau a aussi été informé d’évolutions positives, comme lorsqu’en Argentine, l’affilié d’IndustriALL AOMA a négocié pour les travailleurs en sous-traitance des conditions identiques à celles des salariés permanents.
Comme Andrew Vickers, président de la section des mines d’IndustriALL et Secrétaire général de l’affilié d’IndustriALL CFMEU, l’a fait remarquer, le mouvement syndical international ne fuit jamais le combat.
“Les campagnes mondiales des réseaux sont une manière de remporter une lutte. Et c’est aussi une occasion pour les syndicats de recruter et de monter en puissance.”
Le Réseau mondial Glencore a adopté une résolution de solidarité en relation avec les trois mineurs bloqués sous terre à la mine Lily en Afrique du Sud, souhaitant leur retour sains et saufs à la surface et appelant à mettre un terme à la mauvaise gestion et la négligence flagrante de la sécurité des travailleurs au sein de l’industrie minière.
Glencore est l’une des entreprises du secteur des mines et des matières premières les plus importantes et diversifiées au monde.