27 juin, 2019Des représentants de syndicats de 16 pays représentant les travailleurs de divers sites du monde entier du géant allemand de la chimie étaient réunis le 25 juin au siège du syndicat Petrol-İş, à Istanbul, en Turquie.
La constitution de réseaux régionaux chez BASF est allée bon train au fil des ans en Amérique latine, en Amérique du Nord et dans la région Asie-Pacifique. Des membres de ces réseaux se sont réunis pour la deuxième fois, après la première réunion mondiale de 2015. Les relations professionnelles fonctionnent bien dans les régions et cette réunion avait pour but de favoriser une compréhension réciproque des politiques et pratiques de l'entreprise en matière de travail et de stimuler un dialogue social à l'échelon mondial.
La réunion bénéficiait du soutien financier et politique de la Fondation Friedrich Ebert (FES).
La réunion a été déclarée ouverte par le secrétaire général de Petrol-İş, Ahmet Kabaca, et le vice-président général de Lastik-İş, Ziya Ünal. Les deux syndicats représentent vigoureusement les travailleurs de BASF en Turquie mais, comme l'a fait remarquer Ziya Ünal, le code du travail turc les empêche de coopérer pour organiser les mêmes lieux de travail.
Ahmet Kabaca a évoqué les attaques que subissent les travailleurs partout dans le monde en ces termes :
"Nous nous appauvrissons de jour en jour. Nous n'accepterons jamais cette situation. Nous, la classe laborieuse et le mouvement syndical, continuerons à nous battre pour ne pas devenir des travailleurs pauvres."
Le directeur d'IndustriALL en charge de l'industrie, Tom Grinter, a dépeint un tableau détaillé de la position de l'entreprise dans le monde et de ses relations avec les syndicats dans les différentes régions, et Michael Wolfers, d'IG BCE, a parlé d'Industrie 4.0 et de la numérisation, ainsi que des technologies émergentes qui bouleversent l'industrie chimique : la réalité augmentée, l'Internet des objets, les lunettes 3-D, l'impression 3-D, les drones et le big data.
"Nous ne voyons pas l'avenir parce nous sommes limités par notre horizon. L'apprentissage tout au long de la vie et la formation permanente nous permettront de réagir de manière flexible et assureront un emploi suffisant."
Les délégués ont comparé les conditions pratiquées par BASF dans ses différents sites. Thiago Rios, Raghuram Theramkudalu et Doug Watts ont parlé de la situation en Amérique latine, en Asie-Pacifique et en Amérique du Nord respectivement.
Doug Watts, de l'United Steelworkers, s'est souvenu de la première fois que des syndicalistes brésiliens ont visité son usine aux États-Unis :
"Lorsque nous réunissons des travailleurs et nous parlons en direct, l'entreprise ne peut plus nous affaiblir en nous dressant les uns contre les autres ou les pays l'un contre l'autre."
La brésilienne Lú Varjão a interrogé le réseau BASF sur le statut des femmes dans l'entreprise et dans les syndicats, et sur les politiques de nature à améliorer la situation. Ses propos ont suscité un débat sérieux à propos de l'action à mener pour attirer plus de femmes dans le secteur et en faire des activistes.
La discussion a ensuite porté sur la santé et la sécurité.
Tom Grinter a déclaré :
"Les réseaux de la région ont atteint leur maturité et ils fonctionnent bien. Nous devons nous servir de tout ce que nous avons appris les uns des autres et l'appliquer au niveau mondial. Nous voulons concrétiser le dialogue social mondial chez BASF pour pouvoir obtenir les meilleures conditions possibles pour les travailleurs et sécuriser les emplois pour l'avenir."
Les participants ont adopté un plan d'action pour aller de l'avant.