3 mars, 2016Les syndicats canadiens, dont l’affilié d’IndustriALL Global Union United Steelworkers (Les Métallos USW au Québec), ont salué le projet de loi proposé par le Nouveau Parti démocratique (NPD) visant à empêcher le remplacement des travailleurs lors des conflits sociaux.
Le NPD est un parti politique d’opposition au sein du parlement canadien favorable aux syndicats. Ce parti a présenté un projet de loi d’initiative parlementaire à la Chambre des Communes en vue d’amender le Code du Travail du Canada pour empêcher le recours à des travailleurs de remplacement pendant les grèves et les lock-outs.
L’USW engage ses membres et sympathisants à faire pression sur leurs représentants politiques pour qu’ils soutiennent ce projet de loi. L’intention est de mettre la pression sur le Parti libéral du Premier Ministre Trudeau pour qu’il adopte un code du travail plus progressiste.
“L’USW soutient ces modifications au Code du Travail du Canada. Si elle est adoptée, cette loi empêchera le comportement déloyal des employeurs qui ont recours à des travailleurs de remplacement lors des grèves et lock-outs. Merci au NPD pour avoir à nouveau introduit ce projet de loi qui bénéficiera aux travailleurs et employeurs et contribuera à la productivité de notre nation,” a déclaré Ken Neumann, Directeur national de l’USW.
Une législation similaire existe, au niveau provincial, au Québec et en Colombie britannique. Elle a conduit à des conflits de travail moins fréquents, plus courts et moins violents. L’USW est convaincu qu’un amendement du Code du Travail pour interdire les travailleurs de remplacement au plan national constituera un important précédent pour les relations sociales et
- raccourcira les grèves et les lock-outs, car les deux parties seront davantage sous pression pour négocier,
- créera les conditions d’un milieu de travail moins délétère à la reprise du travail,
- permettra de rendre les piquets plus sûrs en l’absence de travailleurs de remplacement durant les grèves ou lock-outs,
- rééquilibrera le système en supprimant pour les entreprises un levier injuste permettant de simplement lock-outer et remplacer les gens.
L’USW a une expérience amère de l’ambiance délétère provoquée par des conflits interminables. Des adhérents de l’USW de Toronto ont tenu un piquet pendant 22 mois face aux tentatives de la multinationale de l’emballage Crown Holdings visant à imposer des modifications de la convention collective, dont une importante réduction des salaires. Le conflit a été nourri par les tentatives de l’entreprise de briser le syndicat en ayant recours à des travailleurs de remplacement et a été ainsi transformé en guerre d’usure.
Brian Kohler, qui est la personne de contact d’IndustriALL pour l’Amérique du Nord a indiqué : “Bien qu’il s’agisse d’un projet de loi d’initiative parlementaire, nous espérons et attendons du gouvernement Trudeau qu’il saisisse cette opportunité pour inaugurer une nouvelle ère plus progressiste de relations sociales au Canada. Nous soutenons les syndicats du Canada qui se battent pour ce changement.”