18 janvier, 2019Lors d’une réunion tenue le 16 janvier 2019 à Bruxelles, en Belgique, avec des hauts fonctionnaires européens, IndustriALL Global Union, le syndicat IndustriAll European trade union, la Confédération internationale syndicale (CIS), par l’entremise de son Conseil régional paneuropéen (PERC), et la Confédération européenne des syndicats (CES / ETUC) ont fait part aux autorités européennes de leurs préoccupations à l’égard de la dégradation de l’environnement touchant à la démocratie et aux droits fondamentaux au Bélarus.
Des représentants des syndicats internationaux ont été reçus par Luc Devigne, directeur général adjoint pour l’Europe et l’Asie centrale, et directeur pour la Russie, le partenariat oriental, l’Asie centrale et l’OSCE, ainsi que par son équipe.
La délégation syndicale a exprimé sa colère et ses préoccupations quant à l’absence de normes démocratiques au Bélarus aboutissant à la destruction de la société civile, y compris des syndicats indépendants.
Les autorités bélarussiennes refusent systématiquement d’enregistrer les structures syndicales indépendantes en inventant des prétextes en violation de la législation nationale ainsi que des normes internationales.
Depuis des années, le Bélarus est soumis à la vérification de la quasi-totalité des Conférences internationales du travail. Le Comité de l’OIT sur l’Application des normes internationales du travail a cité le Bélarus dans un paragraphe spécial de son rapport à plusieurs reprises. Il s’agit d’une procédure réservée aux violations constantes et graves des droits du travail, y compris ceux consacrés par les normes fondamentales du travail.
Nous escomptons que l’Union européenne continuera de faire passer en premier les droits de l’homme, des syndicats et des travailleurs lors de ses conversations avec le gouvernement bélarussien. La situation au Bélarus est extrêmement critique et l’Union européenne a la clé en main pour changer la réalité de la population et des travailleurs », a déclaré Luc Triangle, Secrétaire général d’IndustriAll European Trade Union.
Les organisations internationales ont porté le « procès syndical » aux termes duquel, en raison de son iniquité et de son absence de preuves convaincantes, deux dirigeants syndicaux du syndicat des travailleurs de l’industrie radiophonique et électronique du Bélarus, Gennady Fedynich et Ihar Komlik, ont été reconnus coupables de fraude fiscale à grande échelle et condamnés à payer une forte amende. En outre, Fedynich et Komlik ont été condamnés à quatre ans de prison avec sursis ainsi qu’à une interdiction d’occuper des postes à responsabilité pendant cinq ans.
Dans la lettre conjointe adressée au Vice-président Mogherini, haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’Union européenne, l’ITUC, la CSI, IndustriALL, ETUC et IndustriAll Europe condamnent le verdict de la Cour et la décision de rejeter l’appel.
Les organisations syndicales internationales sont d’avis que le verdict est motivé par des motifs politiques, et a été rendu en représailles des prises de position sociétales actives du syndicat. Le verdict est une tentative de répandre la peur parmi les militants afin qu’ils ne s’opposent pas au Décret inhumain « Sur la promotion de l’emploi de la population », également connu sous le nom de Décret sur le parasitisme social.
Fedynich et Komlik sont devenus des prisonniers dans leurs appartements. Ils sont limités dans leurs déplacements et ne peuvent pas sortir durant certaines heures de la journée, les week-ends et les jours fériés.
« Ce sont manifestement des prisonniers de conscience » a déclaré Kemal Özkan. « Nous exhortons une fois de plus l’UE à soulever la question des prisonniers politiques au Bélarus avec les autorités du pays, et à appuyer notre demande visant à réexaminer le verdict et à prononcer l’acquittement total et inconditionnel de Fedynich et Komlik ».
Les syndicats internationaux gagent que le respect de la démocratie, des droits de l’Homme et des droits syndicaux fassent partie des priorités du partenariat envisagé entre l’UE et le Bélarus, et que la jurisprudence de l’Organisation internationale du travail (OIT) et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques figurent parmi les références.
Entre-temps, depuis le 1er janvier 2019, le tristement célèbre Décret 1 est entré en vigueur. Il renferme des aspects relatifs au travail forcé, et crée des moyens supplémentaires permettant de manipuler les droits des travailleurs, en plus du système de contrats à durée déterminée. Afin de mettre en œuvre le nouveau décret, une base de données spéciale a été mise en place. Cependant, de nombreuses préoccupations ont surgi face à son manque de transparence.