20 juillet, 2018La défense du droit de grève, le recrutement d’un nombre plus important de membres, la promotion de la démocratie participative, la création d’un comité des femmes et le renforcement de la solidarité entre les syndicats figurent au nombre des engagements approuvés lors d’une réunion ayant eu lieu récemment à Cotonou, au Benin.
Les affiliés à IndustriALL Global Union, FENOTHAC et FESYNEME, qui organisent les travailleurs respectivement dans les secteurs du textile et de l’habillement, et les secteurs énergétiques et miniers, se sont réunis à Cotonou dans le cadre d’un programme d’IndustriALL visant à renforcer la puissance des syndicats dans le pays.
Les deux syndicats ont convenu que le droit de grève devait être défendu dans tous les secteurs et que les syndicats feraient campagne contre l’intention du gouvernement d’interdire ce droit dans les secteurs pétrolier, gazier et électrique au motif qu’ils fournissent des services essentiels. Ils ont également convenu que la participation des travailleurs dans les activités syndicales devait être augmentée, un conseil national créé, des activités menées conjointement et la communication améliorée.
Le secteur du textile et de l’habillement est en recul et voit désormais la majorité des anciens ouvriers d’usine être employés dans le secteur informel, dans lequel plus de 90 pour cent des travailleurs au Benin gagnent leur vie tant bien que mal. Aussi, la plupart des membres de FENOTHAC travaillent de la secteur traditionnel à petite échelle du vêtement taillé sur mesure. En revanche, le secteur minier se redresse et commence à exporter des pierres précieuses.
La majorité des travailleurs du secteur pétrolier et énergétique sont employés dans la distribution des produits pétroliers et la fourniture d’électricité, et travaillent dans la compagnie publique SONACOP, qui compte 995 travailleurs, dont 700 sont employés dans des conditions précaires caractérisées par des bas salaires et le non-versement des prestations. Les travailleurs permanents gagnent 300 000 Francs CFA (soit 532 US$) comparativement aux travailleurs sous-traités qui reçoivent 44 000 Francs CFA (78 US$).
Charles Kumbi, agent de projet d’IndustriALL pour l’Afrique sub-saharienne, qui a participé à la réunion, a déclaré:
« Nous nous félicitons de la collaboration entre les affiliés qui renforce le pouvoir syndical et nous soutenons également les actions syndicales conjointes visant à améliorer les conditions de travail et à mettre un terme au travail précaire ».
Le Benin figure parmi les plus gros producteurs de coton en Afrique, dont les exportations des récoltes contribuent jusqu’à 40 pour cent des recettes en devises étrangères et 12 pour cent du PIB. En outre, 60 pour cent des tissus sont issus de la production locale de coton. Avec plus de 300 000 producteurs de coton faisant vivre plus de deux millions de personnes, cette matière première est à même de réduire les taux élevés de pauvreté. Par exemple, un soutien de la chaine d’approvisionnement des vêtements en coton par les politiques gouvernementales pourrait conduire à des investissements dans les usines de textile et de l’habillement susceptibles de créer des milliers d’emplois et de stimuler l’industrialisation.