29 janvier, 2024Les affiliés argentins d'IndustriALL ont organisé une grève générale le 24 janvier pour protester contre les réformes économiques proposées par le président d'extrême droite Javier Milei. Des syndicats du monde entier leur ont exprimé leur soutien et lancé un appel à la solidarité.
Les syndicats, dont les fédérations CTA-A, CGT, CTA-T et UTEP, et d'autres organisations de la société civile ont mené ensemble la première grève générale depuis 2019 en Argentine. D'après les fédérations syndicales argentines, plus de 700.000 personnes ont défilé jusqu'au Congrès national, à Buenos Aires, et un million et demi ont participé aux campagnes organisées dans tout le pays pour défendre les droits des gens, la séparation des pouvoirs, la démocratie et la constitution.
Arborant des banderoles avec des slogans tels que "On ne vend pas son pays, on le défend" et "Travailleurs unis", les manifestants protestaient contre les réformes proposées par le gouvernement ultralibéral de Javier Milei, qui ont pour but de déréglementer l'économie, réduire la taille et l'intervention de l'État et abroger des centaines de lois qui protègent les droits individuels et collectifs.
Ces réformes consistent notamment en un Décret de nécessité et d'urgence et un projet de loi intitulé "Bases et points de départ pour la liberté du peuple d'Argentine" (appelée Loi multiple). Dans leurs discours, les leaders syndicaux ont condamné le décret de nécessité et d'urgence qu'ils disent contenir des mesures qui violent les droits fondamentaux de la population et affectent directement l'action syndicale, et ils ont appelé la Cour nationale du travail à la déclarer inconstitutionnelle.
Les leaders syndicaux ont également condamné la loi multiple qui donnerait au gouvernement Milei le pouvoir de légiférer jusqu'en décembre 2025 pour privatiser les entreprises publiques, les chemins de fer, la poste et les médias officiels. Qualifiant le projet de loi d'attaque directe contre la souveraineté, ils ont déclaré que la grève a déjà eu un impact notable puisque le parti au pouvoir voulait faire voter la loi multiple mardi 25 janvier mais a dû reporter la séance d'une semaine.
Sous la pression de l'opposition, le gouvernement a déjà été forcé de supprimer un article disant que tout rassemblement public d'au moins trois personnes serait considéré comme une manifestation illégale assortie de peines d'emprisonnement. Les syndicats ont recouru à la grève générale, à une gigantesque campagne nationale et à des actions devant les ambassades d'Argentine de divers pays pour réclamer le respect du fonctionnement démocratique du pays et de sa constitution, ainsi que le retrait des réformes qui violent d'innombrables droits fondamentaux.
Le secrétaire régional d'IndustriALL, Mariano Vani, a déclaré :
"Nous félicitons les fédérations syndicales, nos affiliés et les travailleurs argentins pour leur excellente campagne et pour avoir protesté contre la législation imposée par le gouvernement Milei. IndustriALL continuera à collaborer avec ses affiliés pour encourager les travailleurs à s'élever contre l'injustice."
Crédits photographiques : CTAA