28 août, 2020Le réseau BHP d’IndustriALL exhorte l’entreprise à respecter le droit à la santé et à la sécurité au travail partout dans le monde pendant la crise de Covid-19.
Des représentants syndicaux d’Australie, du Canada, du Chili, de Colombie et du Pérou se sont rencontrés en ligne les 20 et 21 août pour discuter de l’impact de la Covid-19 sur les activités de BHP et des réponses syndicales à y apporter.
Glen Mpufane, Directeur des mines pour IndustriALL, a déclaré :
“BHP prétend donner la priorité à la sécurité et introduire des protocoles, des systèmes et des mesures liées au transport en réponse à la Covid-19 en Amérique latine, en affirmant qu’il n’y a pas eu un seul décès lié au virus. Mais nous avons des informations en sens contraire.”
Les participants ont souligné que si BHP, en Australie et au Canada, met en œuvre des mesures de santé et de sécurité au travail appropriées pour la pandémie de coronavirus, on ne peut en dire autant à propos de ses activités en Amérique latine.
Comme l’ont rapporté Grahame Kelly, Secrétaire général de la Division mines et énergie du syndicat australien CFMEU, et Stephen Smyth, son Président de district pour le Queensland :
“Nous n’avons eu aucun cas dans le Queensland. Le succès apparent que nous avons eu jusqu’à présent est redevable au syndicat, qui a interpellé le gouvernement et a fait pression pour l’introduction de mesures et de normes. Le Ministère de la santé du gouvernement australien, par exemple, a introduit une série de protocoles par le biais d’une législation élaborée pour l’industrie minière.”
En revanche, la situation est très différente au Pérou.
Sergio Cruz a déclaré :
“BHP affirme qu’il n’y a eu aucun décès. Mais ce n’est pas le cas chez Antamina Peru (dont BHP est actionnaire), où il y a eu jusqu’à présent deux décès dû à la Covid-19. La situation est extrêmement préoccupante, car le niveau de transmission est très élevé dans le secteur minier. Les sociétés minières ne tiennent pas compte des exigences en matière de santé et de sécurité pour les travailleurs.”
La situation est comparable pour les travailleurs de BHP au Chili, où un arrêt de travail de 24 heures a été mené lorsque la pandémie a éclaté, afin de faire pression pour que des mesures et des protocoles soient mis en place pour pouvoir continuer à travailler.
Marcelo Franco explique :
“Les mesures initiales étaient très simples, car on pensait qu’elles seraient de courte durée et que les gens pourraient travailler dans ces conditions. Malheureusement, la pandémie s’est rapidement répandue et les chiffres de la Cerro Colorado Mining Company (propriété de BHP) ont grimpé en flèche. Les travailleurs en sous-traitance ont été durement touchés, 40 % d’entre eux ayant été mis à pied.”
À l’image du Pérou, le Chili et la Colombie ont signalé que le taux de transmission et de décès était toujours en augmentation.
Igor Díaz, Président du Syndicat des mines colombien Sintracarbón, a expliqué qu’il y avait eu plus de 250 cas parmi les travailleurs de la mine du Cerrejón, appartenant en partie à BHP, et que deux travailleurs étaient morts à cause de la Covid-19 dans les mines.
Les participants sont convenus de poursuivre leur campagne pour faire pression sur BHP afin qu’elle respecte les droits de ses travailleurs dans le monde entier, en exhortant le géant minier à répondre aux exigences en matière de santé et de sécurité au sein de ses activités en Amérique latine et à garantir le respect des travailleurs en sous-traitance dans le monde entier.
Le réseau fera également pression sur BHP pour qu’elle tienne sa promesse d’avoir une main-d’œuvre féminine à 50 % d’ici 2025 et qu’elle mette en œuvre l’égalité des sexes sur l’ensemble de sa chaîne de production et pas seulement au niveau de la direction et du conseil d’administration, tout en l’incitant à introduire des mesures pour lutter contre la violence sexiste.
Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, a conclu :
“BHP n’est pas responsable de la Covid-19, mais il est essentiel que le réseau des travailleurs de BHP unisse ses forces et mène une campagne mondiale pour défendre le droit à la santé et à la sécurité au travail. Nous devons révéler les lacunes au sein des différentes activités de BHP et mettre en évidence le décalage entre ce qui est dit aux actionnaires et ce qui se passe réellement sur le terrain.”