17 septembre, 2020Environ 60 représentants d’affiliés d’IndustriALL Global Unions en Afrique subsaharienne ont constitué un groupe de réflexion virtuel pour débattre de l’industrialisation de l’Afrique pendant la pandémie de Covid-19 et élaborer un plan d’action concret.
Les Nations Unies célèbrent le 20 novembre la Journée de l’industrialisation de l’Afrique, en indiquant que “le succès du programme d’industrialisation de l’Afrique nécessitera la création d’un environnement favorable”. Les syndicats insistent sur le fait que cela nécessite la participation de l’ensemble de la société, en particulier des travailleurs et des syndicats.
IndustriALL et ses affiliés de la région ont constamment fait campagne pour l’industrialisation rapide et le développement durable du continent et des pays pris séparément, par le biais de diverses rencontres, actions et activités.
Issa Aremu, Vice-président d’IndustriALL pour la région, a déclaré :
“L’engagement au niveau local sur les politiques industrielles est essentiel et les syndicats doivent inclure les politiques industrielles durables dans leur travail quotidien et aussi lutter pour la valorisation locale des matières premières industrielles telles que le pétrole et les ressources minières.”
Ce groupe de réflexion, dont la réunion s’est tenue le 9 septembre, fait partie d’une série d’activités préparatoires à la Semaine de l’industrialisation de l’Afrique, qui se déroule du 17 au 23 novembre, après la Conférence virtuelle sur la jeunesse et l’industrialisation du 31 juillet.
Le rapport d’experts débattu lors de la réunion a souligné que “si des institutions appropriées sont mises en place au niveau national pour soutenir la mise en œuvre de la ZLECA, alors il sera possible de s’attaquer aux obstacles auxquels les pays africains sont confrontés au niveau des systèmes de production et de commerce mondiaux”. Le rapport montre également que les chocs infligés par la Covid-19 aux économies africaines comprennent la réduction des échanges avec la Chine, le plus grand partenaire commercial de l’Afrique. Mais les industries nationales ont des capacités de fabrication, comme on l’a vu récemment avec la production de fournitures Covid-19, notamment des désinfectants pour les mains, des gants, des masques, du savon liquide et des ventilateurs.
Les participants ont débattu du rôle des institutions intergouvernementales, en particulier de l’Union africaine (UA), dans la promotion d’une industrialisation plus rapide grâce à des programmes, notamment le Plan d’Action pour le développement industriel accéléré de l’Afrique (AIDA), qui s’inscrit dans le cadre du plan Agenda 2063 qui favorise l’intégration régionale.
L’un des projets phares du plan est la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), qui est devenue opérationnelle en 2019 avec un secrétariat au Ghana. La ZLECA devrait stimuler le commerce intra-africain et créer des milliers d’emplois.
La Banque africaine de développement a également été mise en avant comme institution vers laquelle IndustriALL et ses affiliés devraient se tourner pour des politiques de développement et leur mise en œuvre concrète en vue de l’industrialisation.
Le groupe de réflexion a décidé d’interagir directement avec ces institutions afin de soulever les revendications des travailleurs en faveur d’une économie plus juste.
La réunion a également discuté des revendications syndicales sur l’exploitation minière durable, comme proposé dans la Vision minière africaine (VMA). “Les ressources minières devraient être liées à un plus grand développement socio-économique durable par le biais de liens fiscaux et économiques qui sont au cœur de la VMA”, a déclaré Glen Mpufane, Directeur de la section des mines d’IndustriALL.
“Une exploitation minière durable signifie l’existence de politiques publiques qui encouragent l’utilisation des ressources minières au bénéfice du développement économique et social et de sorte à éviter les pires impacts sur l’environnement grâce à des réglementations strictes,” a ajouté Brian Kohler, notre Directeur pour la santé, la sécurité et la durabilité.
La réunion de ce groupe de réflexion coïncide avec un débat mondial sur la transformation des économies, la reconfiguration de la production internationale et le remodelage des chaînes d’approvisionnement mondiales. Les participants ont souligné l’importance d’un passage à des politiques de développement économique durable, en particulier après les perturbations causées par la pandémie de Covid-19.
Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, a déclaré :
“Dans le cadre de notre campagne pour l’industrialisation de l’Afrique, nous continuerons, au cours des deux prochains mois, à agir au niveau continental et national en Afrique. Nous continuerons à souligner le rôle important que les syndicats peuvent et doivent jouer pour influencer l’engagement politique aux niveaux national et régional”.
Après une série d’actions, le programme de campagne pour 2020 prévoit une rencontre virtuelle le 20 novembre pour faire entendre les revendications des syndicats.