25 octobre, 2018Avec la présence des robots dans les ateliers de production dans les secteurs de la construction automobile, de l’extraction et de l’énergie, les technologies de pointe sont en train de transformer les lieux de travail. Si cela signifie que les emplois futurs seront différents, qu’en sera-t-il au niveau des syndicats?
La quatrième révolution industrielle ou Industrie 4.0 progresse grâce à l’automatisation rapide rendue possible par les capteurs intelligents, l’apprentissage machine, la gestion de données, l’intelligence artificielle et les solutions Cloud. Au départ limités à quelques secteurs tels que l’automobile, l’aéronautique, le transport, le génie mécanique et la production industrielle, les robots seront bientôt présents dans tous les secteurs, dont celui du textile et de l’habillement.
Les affiliés à IndustriALL Global Union en provenance de 12 pays d’Afrique subsaharienne se sont réunis, avec le soutien financier de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung, à Windhoek (Namibie), les 18 et 19 octobre, pour discuter des possibles stratégies, y compris la mise en place d’un réseau de recherche, que les syndicats doivent élaborer pour jouer un rôle dans Industrie 4.0. Les participants à la réunion ont également convenu que les syndicats devaient prendre les devants en matière d’élaboration des politiques publiques relatives au développement industriel durable en se penchant sur les dimensions économiques, environnementales et sociales.
Dans une région affectée par un taux de chômage élevé, notamment des jeunes, les participants à la réunion ont conclu que les syndicats devaient continuer à se battre pour la création d’emplois, la sécurité de l’emploi, l’apprentissage permanent afin de permettre aux travailleurs, y compris les femmes, d’acquérir de nouvelles compétences transférables, des salaires décents et de meilleurs conditions de travail. L’importance de la prise en compte des contextes locaux et mondiaux, en lien notamment avec l’Accord de Paris et les Objectifs de développement social des Nations Unies pour mettre fin à la pauvreté, créer du travail décent et des emplois écologiques, a également été soulignée; tout comme l’importance de la solidarité internationale et les accords-cadres mondiaux pour protéger les droits des travailleurs.
Les participants à la réunion ont discuté de la nécessité de préparer la Transition juste pour protéger les droits et le système de protection sociale des travailleurs du fait qu’Industrie 4.0 est liée au changement climatique. Devraient figurer parmi les plans de préparation, des programmes d’ajustement du marché du travail novateurs, la protection sociale et des politiques industrielles durables pour assurer la sécurité de l’emploi, ainsi que la justice sociale pour les communautés touchées. Les freins au progrès technologique, inégal sur le continent, dus aux coûts élevés des données, aux connexions à internet limitées et aux prix élevés de l’électricité, ont également été mentionnés.
Pour Jens Dyring, de l’OIT, l’Initiative sur l’avenir du travail reconnaît que le monde du travail est en train de changer et que les syndicats doivent s’y préparer.
Néanmoins, malgré la crainte de pertes d’emplois que fait peser l’utilisation des robots, des avantages existent pour la santé et la sécurité des travailleurs, à qui est ôté le travail éreintant et qui peuvent gagner davantage en occupant des emplois hautement qualifiés.
Brian Kohler, Directeur d’IndustriALL pour la santé, la sécurité et la durabilité, a déclaré:
« Lorsque la technologie améliore les emplois et supprime la pénibilité des tâches, les travailleurs peuvent en bénéficier. Les syndicats doivent lutter pour une Transition juste car c’est une passerelle vers le nouveau monde du travail durable. Néanmoins, il faut que les travailleurs jouent un rôle dans l’élaboration des politiques industrielles durables pour construire ce pont ».