15 juin, 2023Aujourd’hui, des fédérations syndicales internationales, des militants syndicaux et des délégués présents à la 111e Conférence internationale du travail (CIT) à Genève se sont réunis aux abords de la sculpture Broken Chair pour demander la libération immédiate des syndicalistes biélorusses emprisonnés et la fin de la répression des droits des travailleurs et travailleuses.
Les délégués présents à la manifestation ont exigé que toutes les charges retenues contre les dirigeants emprisonnés soient abandonnées et que les organisations internationales soient autorisées à se rendre dans le pays.
Maksim Pazniakou, Président en exercice du Congrès biélorusse des syndicats démocratiques (BKDP), a déclaré :
“Nous vous remercions d’être ici et de soutenir nos collègues biélorusses. Votre soutien est très important pour ceux qui sont en prison ; ils savent qu’ils ont le soutien de l’extérieur et qu’ils ne sont pas seuls. J’espère que l’adoption de l’article 33 poussera les autorités à respecter les droits des travailleurs et qu’elle contribuera à libérer nos camarades de prison et à restaurer le mouvement syndical indépendant dans le pays.”
En début de semaine, la CIT a adopté une résolution au titre de l’article 33 de la Constitution de l’OIT, contestant le mépris persistant de la Biélorussie pour les droits des travailleurs et l’arrestation d’innombrables syndicalistes. L’article 33 s’attaque au non-respect d’un rapport d’une commission d’enquête de l’OIT. Cette commission a été établie en 2003 concernant les violations des Conventions 87 et 98 de l’OIT. Cette adoption signifie que les États membres prendront toutes les mesures possibles pour que la Biélorussie mette en œuvre les recommandations de cette enquête. Cela pourrait se traduire par des sanctions, mais aussi par un soutien aux personnes persécutées par le régime et à leur lutte pour les droits des travailleurs au niveau international.
C’est la première fois, en plus de 100 ans d’histoire de l’OIT, que les délégués à la Conférence internationale du travail, représentant les gouvernements, les employeurs et les syndicats, prennent une telle mesure pour mettre fin à des violations de la liberté syndicale. Jusqu’à présent, cette procédure n’avait été utilisée qu’une seule fois, en 2000, à l’encontre du Myanmar, qui recourait au travail forcé.
Le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Özkan, a déclaré :
“Nous luttons contre un dictateur et sommes unis avec les travailleurs et travailleuses de Biélorussie. Nous ne baisserons pas la garde tant que les otages politiques ne seront pas libérés. Il s’agit d’une lutte pour la démocratie et pour les droits fondamentaux des travailleurs. Nous avons fait un grand pas en avant avec la décision de la CIT sur l’article 33 et nous continuerons jusqu’à ce que nous obtenions justice pour la Biélorussie. Notre lutte continue et nous vaincrons.”