19 février, 2015Les 2.800 mineurs turcs qui ont perdu leur emploi chez Soma se sont vus refuser une indemnité de fin d’emploi par l’exploitant de la mine, après la mort de 301 mineurs l’année dernière.
Les mineurs ont appris leur licenciement par courriel de Soma Holding Company en date du 1er décembre. L’entreprise a depuis refusé de les dédommager, en raison, selon elle, du gel de ses avoirs.
Les mineurs de Soma, membres de l’affilié turc de IndustriALL, Maden-Is, ont défilé le 10 février à Ankara devant le Parlement et le ministère du Travail, pour demander une indemnisation, qui selon Maden-Is, devrait se monter approximativement à 17 millions d’USD.
Toutefois, la réglementation dans le secteur minier devrait également garantir l’intervention de l’organisme d’État ‘Entreprises turques du charbon’ (TKi) qui permettrait de verser aux mineurs ce qui leur est dû.
Alors que Soma Holding et TKi se disputent pour savoir qui va payer, les mineurs et leurs familles souffrent du manque de revenus au cœur de l’hiver.
"Cessez de punir les mineurs survivants de Soma et versez leurs indemnités," a demandé Nurettin Akcul, président général du syndicat turc des mineurs, Maden-Is, dans son appel au
gouvernement. "Tous les mineurs licenciés doivent avoir un emploi.”
L’homicide industriel de Soma du 13 mai 2014 est la pire catastrophe minière survenue dans le pays. Une explosion et une asphyxie par du monoxyde de carbone dans la mine, située dans province de Manisa à l’ouest de la Turquie, a causé la mort de 301 mineurs, et un grand nombre de blessés.
Beaucoup de familles de ces mineurs décédés n’ont pas encore été dédommagées.
Un rapport indépendant sur ce désastre a établi une liste, point par point, des négligences graves qui pourraient être à l’origine de cet accident et qui auraient pu être facilement évitées. Les mineurs sont morts inutilement d’une asphyxie par monoxyde de carbone en raison de systèmes insuffisants de ventilation et de masques à gaz défectueux. Des sorties avaient été bloquées, des systèmes d’alerte ne fonctionnaient pas et les rapports sur la sécurité étaient constamment manipulés.
Le secrétaire général adjoint de IndustriALL, Kemal Ôzkan, a déclaré:
Le refus d’indemniser les mineurs licenciés chez Soma aggrave encore la situation. Le gouvernement doit intervenir, prendre ses responsabilités et s’assurer que les mineurs soient correctement indemnisés. Beaucoup d’entre eux ont déjà perdu des membres de leur famille et des amis dans cet homicide industriel chez Soma. Et maintenant, ils ont encore perdu leur emploi. Le fait de laisser ces mineurs passer tout l’hiver sans salaire est une preuve de plus du mépris accordé à leur bien-être.
Le bureau du procureur général turc mène actuellement une enquête sur cette catastrophe. Toutefois, Soma Holding, rejette la responsabilité en disant qu’il n’y a aucune preuve de violation des procédures de sécurité.