15 novembre, 2013L’accord final sur l’indemnisation des victimes du Rana Plaza, attendu depuis longtemps, n’a toujours pas été entériné en raison de l’hésitation manifestée par des marques. Walmart, Carrefour, Bonmarché, Mango, Auchan et Kik refusent de signer l’accord.
Au cours de la réunion qui a eu lieu hier, mercredi 14 novembre, à l’Organisation internationale du Travail (OIT), les parties concernées par les négociations sur l’indemnisation ont une fois de plus discuté de l’établissement d'un fonds pour le paiement de l'indemnisation aux survivant(e)s et aux familles des travailleuses et travailleurs qui ont trouvé la mort au Rana Plaza. Près de sept mois se sont écoulés depuis l'effondrement du bâtiment.
Les familles des travailleuses et travailleurs décédés se rendent chaque jour sur le site du Rana Plaza à Savar, Bangladesh. Tout en se rappelant les êtres chers, il leur est facile d’apercevoir, les étiquettes de marques de vêtements bien connues dans les décombres tout proches.
Beaucoup de survivant(e)s et leurs familles vivent dans une situation extrême. Des survivant(e)s du Rana Plaza ont parlé à IndustriALL sur le site en disant que 90 pour cent de tous les salariés des cinq ateliers qui se sont effondrés sont encore incapables de travailler en raison des dommages psychologiques occasionnés par l'effondrement.
Comment les marques qui s'approvisionnaient au Rana Plaza peuvent-elles continuer de refuser de payer ce qu'elle sont obligées de faire selon les normes internationales emploi et la convention 121 de l’OIT?
Monika Kemperle, secrétaire générale adjointe de IndustriALL, a déclaré:
Nous pouvons le demander aux marques qui se sont engagées jusqu'à présent dans des pourparlers, et nous avons fait des progrès réels grâce aux conseils des experts de l'OIT. L'accord a été signé par les quatre grandes marques Primark, Loblaw, Bonmarche et El Corte Ingles. Cet accord va permettre d'établir un fonds indépendant au Bangladesh auquel les marques pourront verser des indemnités, ainsi que des acteurs locaux.
Ces quatre marques ont ouvert la voie, de qui leur a permis d'envoyer un signal clair aux consommateurs sur leur sincérité dans l'accident survenu dans leurs chaînes d'approvisionnement. Nous demandons aux autres marques de suivre cet exemple en espérant qu'elles vont continuer de montrer le chemin jusqu'à prendre la décision ferme de respecter l'accord et de le concrétiser dans une réponse conjointe sous l'égide du Comité de coordination présidé par l'OIT.
Il y a eu à la réunion d'hier une participation de l'OIT à Dacca par visioconférence avec le gouvernement du Bangladesh, BGMEA, le conseil du Bangladesh de IndustriALL et l’organe ouvrier NCCWE du Bangladesh.
Toutes les marques doivent s'engager – et arrêter de se cacher ou de présenter des excuses. Aucune marque peut se charger seule d’une indemnisation – elle négligerait ainsi la majorité des travailleuses et travailleurs et toute indemnisation serait partielle, limitée et incertaine,
a déclaré Ineke Zeldenrust de la campagne Clean Clothes.
L'accord permettra de s'assurer que TOUTES les victimes de ce terrible sinistre obtiendront finalement l’indemnisation à laquelle elles ont droit, de manière transparente et par une instance indépendante. Nous demandons instamment à toutes les marques de s'engager en signant l'accord dès maintenant et à travailler avec le comité pour commencer à verser une indemnisation.
Le gouvernement du Bangladesh est sous pression pour signer rapidement le protocole d'accord après des amendements mineurs au texte, et ce sera ensuite le cas pour BGMEA.
Une autre discussion portera sur l'augmentation du salaire minimum, qui devrait être annoncée dans une semaine, avec les chiffres de l’indemnisation. La prochaine réunion sur l'indemnisation aura lieu le 28 novembre.