25 septembre, 2019Cinq syndicats indiens représentant 500.000 mineurs de Coal India Limited (CIL) et des charbonnages Singareni sont partis en grève le 24 septembre, conduisant à un arrêt complet de la production et des expéditions de charbon.
Les syndicats ont déclenché cette action pour défendre le caractère public de la propriété des ressources naturelles et s’opposer à la libéralisation de l’industrie minière par le gouvernement de droite de Modi. La grève, qui a été qualifiée de “sans précédent” et “historique”, a mis à l’arrêt chez CIL la production journalière de 2,5 million tonnes de charbon sur près de 600 sites répartis sur plus de 82 bassins miniers à travers tout le pays.
CIL, propriété de l’État et l’une des plus grosses entreprises publiques du monde, a le monopole de la production et de la vente de charbon. Mais une décision d’autoriser 100% d’investissements étrangers directs pourrait mener à ce que davantage d’entreprises étrangères comme BHP et Glencore entrent sur le marché du charbon. Ceci affaiblirait le secteur public et menacerait l’emploi de plus d’un demi-million de travailleurs.
CIL et Singareni Collieries Company (SCCL) sont des entreprises publiques florissantes qui produisent à elles deux 92% de la production totale de charbon en Inde.
Au moins 270.000 salariés permanents et 200.000 travailleurs en sous-traitance ont pris part à la grève lancée par cinq syndicats des mines : Indian National Mineworkers’ Federation (INTUC), Hind Khadan Mazdoor Federation (HMS), Centre of Indian Trade Unions (CITU), All India Coal Workers’ Federation (AICWF) et All India Trade Union Congress (AITUC).
En dépit du dépôt d’un préavis de grève le 5 septembre, le gouvernement a notifié l’autorisation de 100% d’investissement étranger direct au niveau de l’extraction et de la vente de charbon, comprenant les opérations de transformation et la gestion des infrastructures associées telles que le lavage, le concassage, le calibrage et la manutention du charbon.
Le gouvernement a approché les syndicats par deux fois, les 19 et 21 septembre pour des négociations, mais les syndicats ont refusé une rencontre confirmant que sans le retrait de la décision, aucune discussion ne pourra avoir lieu.
Les revendications principales des syndicats sont :
- Le retrait de la décision de permettre 100% d’investissement direct étranger dans les mines
- Le regroupement de toutes les filiales de Coal India Limited en une seule compagnie
- L’arrêt de l’extension du travail précaire et la régularisation de ces statuts
- La mise en œuvre de toutes les dispositions de la convention sectorielle nationale du secteur des charbonnages, dite Convention X
S. Q. Zama, Secrétaire général de l’INMF (INTUC) a déclaré :
“Cette grève d'un jour a été un succès total et les syndicats vont se rencontrer à nouveau pour lancer une campagne nationale conjointe contre l’initiative du gouvernement si celui-ci ne prend pas la mesure de la profonde préoccupation des mineurs et ne met pas fin à sa volonté de dénationaliser le secteur minier et à la progression du travail précaire.”
Valter Sanches, Secrétaire général d’IndustriALL Global Union a déclaré :
“Nous affirmons notre soutien solidaire envers les syndicats de mineurs indiens. Nous appelons le gouvernement d’Inde à retirer sa décision concernant la privatisation du secteur des charbonnages. Le gouvernement doit s’engager dans le dialogue avec les syndicats pour trouver une solution durable."