27 septembre, 2019La situation des mineurs à Tkibuli a été entendue au plus haut niveau national. Le Premier ministre géorgien a enjoint le ministre de l'Economie de se rendre sur place et de trouver une solution à la situation effroyable des arriérés de salaire.
Le ministre s'est rendu à Tkibuli le 26 septembre et a organisé une réunion d'urgence avec les différentes parties impliquées dans le conflit, à savoir des représentants de l'employeur, les autorités locales, des représentants syndicaux et des mineurs.
La grève a commencé dans la matinée du 24 septembre, lorsqu'une trentaine de mineurs ont occupé les mines Mindeli et Dzidziguri, situées à Tkibuli, en signe de protestation contre leurs salaires impayés. D'autres mineurs se sont joints à la protestation à l'extérieur de la mine. La veille du commencement de leur action, les mineurs ont envoyé une lettre ouverte au Premier ministre géorgien pour se plaindre des arriérés de salaires, de la situation désastreuse à laquelle ils sont confrontés, y compris leurs familles, ainsi que du manque d'informations sur leur avenir et l’éventuelle réouverture des mines par leur propriétaire, le groupe Georgian Industrial Group.
Les activités de la mine sont suspendues depuis juillet 2018 et les travailleurs ont été envoyés en congés payés forcés après la survenue de plusieurs incidents, dont des accidents mortels en raison des mauvaises conditions sanitaires et sécuritaires. Dix-sept travailleurs ont perdu la vie dans les mines durant la période 2017-2018.
Le syndicat des travailleurs de l'industrie métallurgique, minière et chimique de Géorgie, affilié à IndustriALL, a joué un rôle clé en relayant les intérêts des travailleurs. Le syndicat a vivement critiqué le propriétaire des mines qui place les travailleurs devant un choix impossible, soit mourir à l'intérieur des mines soit mourir de faim à l'extérieur de celles-ci par manque de travail.
A la suite des négociations, l'accord suivant a été conclu:
- D’ici les 26 et 27 septembre, les avoirs de l'entreprise seront transférés à une autre entreprise, qui versera les salaires dus aux travailleurs d'ici la fin du mois de septembre.
- En octobre, les règlements sur la protection du travail ainsi qu’un document énumérant les investissements en rééquipements nécessaires seront présentés.
- L’extraction du charbon redémarrera en novembre et, après l'achèvement des travaux préliminaires, la production de 300 000 tonnes passera à 550 000 tonnes dans un laps de temps de deux ans.
- La nouvelle société héritera de toutes les obligations financières contractées envers les membres de la famille des travailleurs morts et blessés dans les mines.
- Les processus de travail et de production dans les mines de Tkibuli seront réglementés en étroite communication avec le syndicat, et une convention collective sera conclue.
Les mineurs ont accepté l'accord proposé après avoir été consultés, et ont mis fin à leur action de protestation. Ils ont souligné que la pleine mise en œuvre de l'accord ne sera possible qu’avec la participation de leur syndicat.
Tamaz Dolaberidze, président du Syndicat des travailleurs de l'industrie métallurgique, minière et chimique de Géorgie, a commenté:
« Au cours de leur protestation, les mineurs ont bénéficié d’un large élan de solidarité de la part de leurs collègues à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Le Syndicat des travailleurs de l'industrie métallurgique, minière et chimique de Géorgie exprime sa gratitude à tous les témoignages de solidarité et de soutien reçus ».