18 décembre, 2015Le 10 décembre, Journée mondiale des droits de l'homme, le Syndicat indépendant des mineurs de charbon d'Ukraine, affilié à IndustriALL Global Union, a mobilisé ses adhérents dans tout le pays pour réclamer le paiement des arriérés de salaires, des aides publiques aux charbonnages et des conditions de travail sûres.
Les protestataires demandaient aussi que les autorités repoussent le projet de nouveau Code du travail. Le lendemain, plusieurs syndicats ont installé des piquets de grève devant le parlement de Kiev, avec les mêmes revendications.
Les mineurs ont lancé de brèves grèves d'avertissement et organisé des piquets devant des bâtiments publics, non seulement pour obtenir le paiement de leurs arriérés salariaux, mais aussi pour attirer l'attention sur les problèmes que connaît l'industrie charbonnière et empêcher sa destruction totale qu'entraînerait l'arrêt des aides de l'État. Ils imputent au ministre ukrainien de l'Énergie et de l'Industrie charbonnière, Volodymyr Demchyshyn, le déclin des mines et l'achat de charbon étranger et réclament sa démission.
À Pavlograd, plus d'un millier de mineurs de la région du Donbass occidental accompagnés d'habitants ont mené une action de protestation devant le conseil municipal. Ils exigeaient du Président et du Premier ministre le retrait du projet de nouveau Code du travail, un relèvement du minimum vital au 1er janvier 2016 pour compenser l'inflation, la suppression de l'imposition des pensions, un abaissement du coût des services de première nécessité et une amélioration de la protection sociale.
Dans la région de Volyn, les mineurs ont mené une grève d'avertissement et mis toutes les mines à l'arrêt pendant une heure le 10 décembre. Le lendemain, près de 200 mineurs de Volyn, membres du Syndicat des travailleurs des charbonnages d'Ukraine et du Syndicat indépendant des mineurs de charbon d'Ukraine, tous deux affiliés à IndustriALL, ont bloqué la route de la douane de Yagodinsky pendant quelques heures pour réclamer le paiement de leurs arriérés de salaires. À la mine n° 1 de Novovolynskaya, les mineurs n'ont pas été payés depuis quatre mois. D'après Mikhaïlo Volynets, le Président du Syndicat indépendant des mineurs de charbon d'Ukraine, le total des salaires impayés dans l'industrie charbonnière dépasse les 700 millions de hryvnia, soit l'équivalent de 29,4 millions $.
Une centaine de mineurs se sont rassemblés à Lviv devant les bâtiments de l'administration régionale. Dans la région de Donetsk, les mineurs ont défilé dans la rue principale jusqu'à la grand-place de Dobropolye pour rencontrer les responsables de la ville, qui ne se sont pas présentés.
Des mineurs d'une autre mine de la région de Donetsk, celle de Krasnoarmeyskugol, à Dimitrov, ont cessé les activités pendant une heure pour réclamer le paiement de leurs arriérés de salaires qui atteignent maintenant 120 millions de hryvnia, soit 55 millions $.
Selon Alexander Abramov, le Président du Syndicat indépendant des mineurs de charbon d'Ukraine de Krasnoarmeyskugol, l'arrêt des aides de l'État a fait que seuls 33 pour cent de la production prévue pour 2015 ont pu être atteints et ce charbon est toujours stocké à la mine.
La compagnie doit des millions de hryvnia à la municipalité, au fonds de pension et au fonds d'assurance sociale.
"La baisse de la production a entraîné une diminution des salaires et de l'effectif. Les travailleurs licenciés et leurs familles ne peuvent plus assurer une existence et un avenir décents à leurs enfants," déclare Alexander Abramov. "Les problèmes sociaux et économiques de Krasnoarmeyskugol, qui est le premier employeur de la ville, ont fait augmenter les prix des produits et des services publics, et l'absence de programme de recyclage pour les anciens mineurs va causer un chômage de masse, la pauvreté et une hausse de la criminalité. Nous luttons contre la fermeture des mines et pour des aides à l'industrie charbonnière du pays afin d'assurer l'indépendance énergétique de l'Ukraine.
Les mineurs ont promis d'organiser d'autres actions de protestation à Kiev si leurs revendications ne sont pas entendues.