13 décembre, 2021Après une série d’actions de protestation locales, y compris sous terre, le Syndicat indépendant des mineurs d’Ukraine (NPGU) appelle ses membres de tout le pays à se joindre pour une durée indéterminée à des actions à Kiev pour exiger le paiement des arriérés de salaires aux mineurs des charbonnages appartenant à l’État et le financement adéquat du secteur. Si les autorités ne résorbent pas immédiatement les arriérés de salaires, les manifestations débuteront le 16 décembre.
D’importants arriérés de salaires dans les mines de charbon publiques ont à nouveau déclenché des actions de protestation locales. Le 2 décembre, 90 mineurs de la mine d’Almazna, à Dobropolye, sont restés sous terre après la fin de leur service, réclamant le paiement de leurs salaires impayés depuis octobre.
Après des négociations avec la direction de l’entreprise, les mineurs sont remontés à la surface et les salaires ont été partiellement versés le jour suivant. Cependant, une dette est restée, provoquant de nouvelles protestations, les travailleurs refusant de pénétrer à nouveau dans la mine. Quelques jours plus tard, les chauffeurs de la mine se sont joints aux protestations.
À Lviv, 32 mineurs de la mine Chervonogradskaya sont restés sous terre les 7 et 8 décembre, pour réclamer les salaires qui leur sont dus depuis juillet. Des mineurs d’autres mines appartenant à la même société se sont joints aux protestations en surface, et celles-ci se poursuivent. Leurs revendications portent également sur l’augmentation des barèmes conformément à la législation en vigueur et à l’accord sectoriel, ainsi que sur la fixation d’un prix objectif pour le charbon.
À la suite de ces actions de protestation, la plupart des mines de charbon publiques ont reçu des fonds budgétaires le 9 décembre et ont versé partiellement les arriérés de salaires aux mineurs, pour un montant total de 335,8 millions de hryvnias (12,4 millions de dollars). Toutefois, les arriérés de salaires restants dépassent encore 2 milliards de hryvnias (74,3 millions de dollars).
Selon le Président du NPGU, Mikhailo Volynets, qui est également parlementaire, malgré les demandes d’augmentation du budget de l’État pour 2022 et d’allocation de fonds suffisants pour l’industrie du charbon, le parti au pouvoir a de nouveau approuvé des montants peu élevés.
“Le budget de l’État pour 2021 ne prévoyait pas de fonds pour les mesures de santé et de sécurité. Il y a une pénurie de dispositifs de sauvetage autonomes portables ; à Lisichanskugol, ils représentent 51,5 pour cent, et à Pervomaiskugol seulement 40,1 pour cent de la quantité requise. Il existe aussi une pénurie de lampes rechargeables. Les entreprises minières d’État n’ont pour la plupart pas suivi la formation requise en matière de SST,”
indique Mikhailo Volynets.
En outre, le sous-financement du secteur a entraîné une détérioration de la santé et de la sécurité dans les mines de charbon appartenant à l’État. Cette année, le taux d’accidents a augmenté de 22,8 % par rapport à l’année dernière et huit mineurs sont morts au travail.
“Il est honteux que les mineurs, qui gagnent leur vie dans des conditions dangereuses, ne soient payés que trois ou quatre fois par an, et non mensuellement. Il faut y remédier immédiatement, en allouant des fonds dans le budget de l’État, en garantissant le paiement des salaires en temps voulu et en prenant des mesures appropriées en matière de santé et de sécurité,”
a martelé Kemal Özkan, Secrétaire général d’IndustriALL.