27 mars, 2018Depuis le début de l’année, 17 travailleurs ont perdu la vie dans les mines sud-africaines. La semaine dernière, un travailleur a trouvé la mort dans un accident survenu dans une mine de platine de Sibanye-Stillwater, à Rustenburg, alors qu’au début de la semaine, un autre travailleur est décédé à la mine de diamants de De Beers Venetia, à Limpopo. Par ailleurs, 79 mineurs ont été récemment bloqués sous terre durant cinq heures dans une autre mine appartenant à Sibanye-Stillwater, Kloof Thuthukani Shaft, en Westonaria, avant d’être ramenés à la surface en toute sécurité.
Les mines sud-africaines, qui sont les plus profondes du monde, se transforment en pièges mortels pour les mineurs. La majorité des accidents sont causés par l’activité sismique et les roches qui explosent sous la pression.
Selon la Chambre des mines, 82 mineurs sont morts en 2017 contre 73 en 2016. Les efforts précédemment entrepris pour parvenir à « zéro blessure » selon le Cadre de transformation de la culture du secteur minier sud-africain semblent avoir été réduits à néant. Le Cadre met l’accent sur l’importance d’avoir une industrie minière « sûre, saine et productive, et où les risques sont contrôlés à leur source grâce à l’action concertée de tous les partenaires tripartites ».
L’affilié à IndustriALL, le syndicat national des mineurs (NUM - National Union of Mineworkers) a indiqué que les accidents et les décès ainsi que l’aggravation des conditions de sécurité dans les mines sont dus au fait que les compagnies minières se préoccupent moins de préserver la vie des travailleurs que d’engranger des bénéfices.
Peter Bailey, président de la santé et de la sécurité du NUM, a indiqué:
Depuis le début de l’année, 17 mineurs ont trouvé la mort, et cinq accidents mortels se sont produits à Sibanye-Stillwater. Nous demandons que l’on intervienne plus sérieusement dans les activités de Sibanye-Stillwater en Afrique du Sud. Nous ne voulons pas nous retrouver dans une situation où il devient normal que des travailleurs trouvent la mort dans l’exercice de leur fonction.
Craignant que les mineurs travaillent de longues heures et manquent de temps de repos, le NUM a lancé un appel au gouvernement d’Afrique du Sud pour qu’il enquête sur les conditions de travail dans les mines, y compris sur les heures de travail effectués et les jours de congé octroyés. Une formation adéquate sur la santé et la sécurité ainsi qu’une meilleure communication entre les compagnies minières et les travailleurs devraient également figurer au nombre des mesures à développer.
Glen Mpufane, directeur d’IndustriALL pour le secteur minier, a déclaré:
Il est inacceptable que les travailleurs continuent de mourir d’accidents évitables du fait qu’ils travaillent dans des conditions dangereuses dans les mines. Les compagnies minières doivent se conformer aux normes de sécurité les plus élevées et faire preuve d’une diligence raisonnable pour protéger la vie des travailleurs. Faute de quoi, l’industrie minière réalise des profits aux dépens de la vie des travailleurs.