24 juillet, 2012IndustriALL Global Union et la CSI ont envoyé conjointement une lettre à Nike et à Adidas pour leur demander d’agir immédiatement pour protéger une situation de relations industrielles extrêmement fragile chez leur fournisseur au Honduras, Pinehurst Manufacturing.
L’usine, qui fabrique sous licence des ‘college t-shirts’ pour Adidas et des t-shirts pour Nike, mène depuis bientôt dix-sept mois des négociations pour la conclusion d’une convention collective au niveau de l’usine avec le syndicat Sitrapinehurst.
Le refus des entreprises d’engager de bonne foi des négociations a rendu impossible la conclusion d’un accord. Pendant des mois, Pinehurst a envoyé des représentants aux négociations qui ont prétendu n’avoir aucun mandat pour faire des propositions concrètes. Plus récemment, l’entreprise a présenté une proposition hypocrite d’augmentation de salaire de 1 Lempira (cinq cents d’USD) par jour. Devant le refus d’accepter cette proposition qui représentait au total moins de 15 USD par an, Pinehurst a indiqué qu’il n’y aurait pas de nouvelles offres salariales.
Un rapport du consortium sur les droits des travailleurs (WRC) portant sur les conditions de travail dans l’usine a révélé que la direction a répondu à la formation du syndicat, en août 2010, par le licenciement de travailleurs et travailleuses et par l’établissement dans l’usine d’un syndicat rival dominé par la direction.
Le syndicat démocratique Sitrapinehurst a été finalement reconnu au début de l’année dernière, mais les efforts en vue de développer des relations industrielles ont été brusquement interrompus quand Nike et Adidas ont réduit leurs commandes à l’usine. Le directeur de Pinehurst a prétendu que cette réduction des commandes a été déterminante dans l’impossibilité de conclure les négociations.
Dans un courrier envoyé au nom de la campagne Play Fair, les secrétaires généraux de la CSI et de IndustriALL ont exprimé leur inquiétude pour les licenciements récents de travailleurs et travailleuses, ce qui amené le départ de personnel expérimenté remplacé par de nouvelles recrues, et ont demandé que les marques interviennent pour assurer la réintégration du personnel licencié à tort avec leur salaire complet depuis la date de leur licenciement.
Les secrétaires généraux ont également demandé aux marques de donner l’assurance à la direction de l’usine que dans le cas où un accord interviendrait avec le syndicat, les commandes des marques seraient tout au moins maintenues à leur niveau actuel pendant la durée d’application de la convention collective.
Une copie des lettres a été envoyée au ministre du Travail du Honduras, immédiatement avant les pourparlers de réconciliation entre l’usine et le syndicat le 19 juillet. Toutefois, le directeur de Pinehurst n’a pas participé à la réunion en prétendant avoir des obligations de déplacement.
Nike a indiqué procéder à un nouvel examen de la situation.