5 mai, 2015Pour cette fête des Mères, une coalition internationale de syndicats demande aux plus grands bijoutiers du monde de faire le ménage dans leur offre de diamants. Elle demande instamment à Signet d’exiger de la part de l’entreprise minière et métallurgique multinationale Rio Tinto une amélioration de ses pratiques afin de respecter les droits des travailleurs et travailleuses, des peuples indigènes et de l’environnement.
Avec des ventes totales de 6 milliards d’USD par an, les bijouteries Kay, Jared et Zales de Signet se trouvent dans tous les États-Unis, les boutiques de Peoples et Mappins dans tout le Canada, et celles de H. Samuel et Ernest Jones sont visibles dans artères commerçantes du Royaume-Uni.
Les syndicats ILWU, Unifor et USW organisent des manifestations jusqu’à la fête des Mères dans les magasins Signet aux États-Unis et au Canada, pays où cette fête est célébrée le 10 mai. Cela fait suite aux récentes manifestations aux magasins Signet aux Royaume-Uni par des syndicats et des organisations de la société civile d’une dizaine de pays.
La coalition demande à Signet de se conformer à sa propre politique responsable d’approvisionnement. Cette politique précise que l’entreprise “s’engage à avoir un approvisionnement responsable de ses produits et le respect des droits de la personne, et s’attend à une position identique de la part de ses fournisseurs du monde entier.”
Mais Rio Tinto est notoirement connu pour enfreindre les droits du travail, des communautés et de l’environnement. Ses pratiques ont été récemment avérées dans le rapport intitulé L’autre vérité sur Rio Tinto :
- 39 travailleurs tués au travail depuis 2013 à la mine de cuivre et d’or Grasberg, Indonésie, où Rio Tinto exploite une entreprise mixte
- Projet d’exploitation d’une mine de cuivre sur une terre sacrée des Indiens d’Amérique malgré leur opposition
- Plus de 2.300 plaintes non résolues par la direction de l’extraction de minerai de fer de Rio Tinto au Labrador, Canada
- Destruction de sites indigènes sacrés et de ressources vitales en eau naturelle par Rio Tinto en Mongolie
Bien que l’organisation ‘Responsible Jewellery Council’ (RJC) ait certifié Rio Tinto, elle est malheureusement très entachée d’erreurs. Elle n’est pas indépendante – elle est régie par l’industrie, elle exclut la main-d’œuvre, la société civile et les communautés sur lesquelles elle a un impact. Elle manque également de transparence – le public est dans l’impossibilité de savoir si une entreprise ayant la certification RJC respecte les propres conditions de certification de RJC, sans parler des droits internationaux relatifs aux personnes et aux normes de l’environnement.
Le secrétaire général de IndustriALL Global Union, Jyrki Raina, déclare: “Nous avons exprimé à de multiples occasions des inquiétudes avec Signet sur les pratiques de son fournisseur Rio Tinto qui sont mauvaises pour les travailleurs et travailleuses, les communautés et l’environnement. Jusqu’à présent, Signet est resté le plus souvent silencieux tandis que Rio Tinto répondait par des menaces. Nous continuerons d’exprimer nos inquiétudes jusqu’à ce que Rio Tinto change ses pratiques et se conduise comme l’entreprise responsable qu’elle affirme être.”