14 septembre, 2018Les jeunes travailleurs et travailleuses syndiqués du Zimbabwe vivent dans un pays en perpétuelle évolution mais où existent d’immenses opportunités de restaurer le pouvoir de syndicats dont l’existence est menacée.
Comment les jeunes travailleurs et travailleuses peuvent devenir les catalyseurs du changement au niveau des syndicats était le thème central des débats d’une récente semaine d’étude pour militants organisée à Harare par IndustriALL Global Union avec le soutien de la Fondation Friedrich Ebert.
Ces cinq journées d’étude pour les militants, au cours desquelles des experts des matières constitutionnelles et syndicales ont fait des exposés sur les scénarios envisageables pour le pays, ont permis de débattre des thèmes de la gouvernance et des droits de l’homme, du développement social et économique, des syndicats et du militantisme ainsi que du recrutement et de la mobilisation au plan syndical. L’accent a été mis sur la compréhension du contexte des récentes élections ainsi que sur les stratégies de développement économique national. Des sessions ont également été consacrées à la gestion de projets ainsi qu’aux médias et à la communication.
Étant donné la crise actuelle au Zimbabwe, incarnée par les élections contestées du 30 juillet, l’effondrement de l’économie, les prix élevés et le manque de liquidités, le taux de chômage élevé et une crise de santé publique au cours de laquelle 25 personnes sont mortes d’une épidémie de choléra au sein de lotissements qui sont le lieu de vie typique de la plupart des travailleurs, ces sujets sont importants. Les administrations municipales, y compris celle de Harare, faillissent à fournir de l’eau potable aux résidents et même des services basiques comme la collecte régulière des immondices.
La fermeture des usines et le ralentissement des activités dans la plupart des secteurs de l’économie a entraîné un déclin des effectifs syndicaux tandis que la population active ne perçoit que de bas salaires. La plupart des travailleurs et travailleuses étant actuellement occupés au sein du secteur informel, les syndicats doivent trouver des manières innovantes de les recruter. À cet égard, les stratégies de mobilisation suggérées comprennent des campagnes, des manifestations, des piquets et des grèves.
Dix-neuf jeunes travailleurs, dont huit femmes, issus de huit affiliés d’IndustriALL dans le cadre du Projet de renforcement syndical ont participé à cette semaine d’étude. Ils et elles sont convenus de mettre sur pied un réseau destiné à défendre les droits des travailleurs, à développer les compétences en matière de leadership, à promouvoir l’apprentissage et le partage des informations et de la connaissance ainsi qu’à renforcer la solidarité et la collaboration sur les lieux de travail et au sein des communautés. Des affiliés en provenance du Congrès des Syndicats du Zimbabwe ont également assisté aux ateliers.
Tendai Makanza, Responsable régionale d’IndustriALL pour l’Afrique sub-saharienne, confie :
Les jeunes travailleurs et travailleuses représentent un potentiel immense pour pouvoir faire revivre les syndicats au Zimbabwe. Cet atelier met en marche le processus permettant de renforcer le potentiel des jeunes en matière de travail syndical.