5 décembre, 2023Le Global Labour Institute a organisé sa classe d’automne à Paris du 27 au 29 novembre dernier. Les affiliés d’IndustriALL faisaient partie de la délégation qui a délibéré sur les défis de la syndicalisation, du syndicalisme et la jeunesse, du syndicalisme et l’autoritarisme ainsi que du syndicalisme et l’environnement.
Au cours de la première journée, les jeunes leaders se sont concentrés sur l’histoire et les approches de la syndicalisation. Les participants ont souligné la nécessité de renouveler les méthodes de syndicalisation qui revitalisent l’identité ouvrière et de s’éloigner du syndicalisme de service traditionnel pour adopter une approche plus proactive.
Les jeunes syndicalistes ont indiqué que l’un des principaux défis consistait à syndiquer dans l’économie informelle. Cette économie porte atteinte aux droits des travailleurs et travailleuses et les syndicats ont du mal à s’implanter et à négocier de meilleures conditions, car il n’y a souvent personne avec qui négocier.
Recruter au sein de l’économie informelle offre aux syndicats la possibilité d’élargir leurs effectifs et d’assurer la protection de ces travailleurs et travailleuses.
La session sur le thème “Nous sommes le syndicalisme de demain” s’est concentrée sur l’importance d’autonomiser les jeunes travailleurs et travailleuses dans les syndicats par le biais de la participation et de l’implication dans les activités syndicales. Les participants se sont fait l’écho de la nécessité de donner aux jeunes les moyens de jouer un rôle de premier plan dans les structures syndicales et de les former spécifiquement aux postes de direction.
Au cours d’une session sur la manière de faire face à la répression syndicale, des expériences en provenance de Hong Kong et du Pakistan ont été partagées. Les syndicats de Hong Kong sont sous haute surveillance. La loi chinoise sur la sécurité nationale, applicable sur le territoire de Hong Kong, permet d’arrêter les syndicalistes qui protestent, sous prétexte que la sécurité nationale est menacée puisqu’ils sont considérés comme relevant d’activités politiques.
Toutefois, le gouvernement chinois ne définit pas ce que sont les activités politiques. Au Pakistan, les droits syndicaux sont limités. Un appel a été lancé en faveur de mobilisations de masse, dont les fédérations syndicales internationales prendraient la tête, et d’une utilisation plus active des médias sociaux pour la défense de nos intérêts, le partage d’informations et la solidarité.
Les discussions sur les défis posés par le changement climatique se sont concentrées sur la création d’alliances entre le Nord et le Sud et ont reconnu que le Sud est fortement touché par les habitudes de consommation du Nord. Le lien entre le syndicalisme et l’environnement, la recherche d’un monde plus sûr et plus vert qui inclut des environnements de travail sûrs et sécurisés ont également été soulignés.
Cela inclut de nouvelles stratégies de production, car la nature de la production dans nos secteurs est en train de changer.
“Les syndicats doivent syndiquer tous les travailleurs et travailleuses. Les aspirations des jeunes actifs doivent être prises en compte parce que l’avenir est aux jeunes et que nous devons être capables de diriger les différentes structures syndicales. Nous devrions tous être des militants du changement, qu’il s’agisse de protéger l’environnement, de défendre les droits des femmes ou de protéger les travailleurs et les travailleuses,”
a indiqué Lesedi Seboni, qui représentait le Syndicat des travailleurs de la confection et du textile d’Afrique australe (SACTWU), affilié à IndustriALL.
Faye Daguman du PIGLAS, un affilié d’IndustriALL aux Philippines, a déclaré :
“Face aux défis et aux problèmes auxquels nous sommes confrontés dans le monde du travail, la solidarité est une force. Nous sommes le nouvel espoir. Nous continuons à nous battre. Les syndicats doivent éduquer davantage de jeunes et les syndiquer pour construire des organisations plus fortes et plus solidaires.”
Sarah Flores, Responsable pour les jeunes et les projets d’IndustriALL, a déclaré :
“L’échange international avec de jeunes militants de différents secteurs et pays est une occasion fantastique de nouer des liens. La jeune génération appelle au changement et présente des idées très intéressantes. Sa participation aux activités syndicales profitera grandement au mouvement.”