30 mai, 2023Le syndicalisme n'est pas un crime ! Le syndicalisme n'est pas de l'extrémisme !
La répression que mène le Bélarus contre les syndicats libres depuis des décennies a atteint des sommets en 2022 avec la dissolution du Congrès biélorusse des syndicats démocratiques (BKDP) et de ses affiliés ainsi que les arrestations et la détention de plus de 40 dirigeants et activistes syndicaux, dont le président du BKDP, Alexander Yarachuk, et son vice-président, Sergueï Antusevitch.
Devant cette escalade de la répression du syndicalisme libre et le refus persistant du régime biélorusse de donner suite aux conclusions de la Commission d'enquête de l'OIT de 2004, la Conférence internationale du travail (CIT) qui va se tenir bientôt doit convenir d'une action à mener au titre de l'article 33 de sa Constitution, afin de faire pression sur le gouvernement pour qu'il libère les dirigeants et activistes syndicaux emprisonnés, rétablisse les syndicats et fasse montre d'une réelle volonté d'appliquer les recommandations de la Commission d'enquête.
Les mesures recommandées par le Conseil d'administration sont décrites dans un projet de résolution (Annexe VI du document du Bureau) et nous prions instamment les organisations syndicales du monde entier de faire pression sur leurs gouvernements et leurs organisations d'employeurs pour qu'ils votent comme les représentants des travailleurs à la CIT en faveur d'un ensemble de mesures associant les instances de l'OIT, les États Membres et les organisations internationales, dont les Nations unies.
Depuis plus de 20 ans, l'ingérence du gouvernement dans les activités et les élections syndicales, la dissolution forcée de syndicats et la détention de dirigeants syndicaux, leur licenciement et leur mise sur des listes noires est condamnée par les instances de l'OIT. En 2004, la Commission d'enquête avait conclu que le mouvement syndical biélorusse faisait l'objet d'ingérences graves de la part des autorités gouvernementales et avait adressé des recommandations au gouvernement biélorusse.
Mais le gouvernement du Bélarus poursuit son élimination systématique du mouvement syndical indépendant dans le pays. Les autorités biélorusses qualifient les syndicats indépendants d'"extrémistes" et de "terroristes" et se lancent dans des campagnes de diffamation dont le message clair et explicite est que tout qui est associé d'une manière ou d'une autre au BKDP et à ses affiliés risque des persécutions. Beaucoup de dirigeants et d'activistes ont dû quitter le pays.
Les Global Unions invitent instamment les délégués des travailleurs, les employeurs et les gouvernements à appuyer l'adoption de la résolution de la Conférence demandant que le gouvernement du Bélarus applique enfin les recommandations de la commission d'enquête et mette un terme aux violations flagrantes des droits humains et syndicaux dans le pays.
Le syndicalisme n'est pas de l'extrémisme ! Le syndicalisme n'est pas un crime ! Liberté pour les syndicalistes au Bélarus !
Telle est la déclaration commune des Global Unions signée par :
- Confédération syndicale internationale
- Fédération internationale des ouvriers du transport
- UNI Global Union
- Internationale des services publics
- IndustriALL Global Union
- Union internationale des travailleurs de l'alimentation, de l'agriculture, de l'hôtellerie-restauration, du tabac et des branches connexes
- Fédération internationale des journalistes
- Internationale de l'éducation
- Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois
- Commission syndicale consultative auprès de l'OCDE