24 juillet, 2014Dans tout le Ghana, travailleurs et travailleuses sont descendus dans la rue le 24 juillet 2014 pour demander au gouvernement de s’attaquer aux terribles conditions économiques et sociales, et de réduire les difficultés dont souffre la majorité de la population.
La journée de protestations où les travailleurs et travailleuses frustrés ont exprimé leur fureur dans des plaintes, des pancartes, des chants, des cris et au son des vuvuzuelas a eu lieu à l’appel de la main-d’œuvre syndiquée et avec le soutien du Congrès syndical du Ghana. Les protestataires, qui étaient au nombre d’au moins 7.000 dans la capitale Accra, ont accusé le gouvernement d’avoir de mauvaises politiques fiscales et de mal gérer l’économie.
Une revendication centrale porte sur la prise d’une action immédiate pour arrêter la dépréciation de la monnaie ghanéenne, le Cedi, et sur l’augmentation du coût de la vie. “Le Cedi a été tellement déprécié que le salaire minimum est maintenant inférieur à deux dollars américains par jour, et on peut donc dire qu’il est officiellement un salaire de misère,” affirme Solomon Kotei, secrétaire général du syndicat des travailleurs de l’industrie et du commerce (ICU) affilié à IndustriALL Global Union.
“Le prix du pétrole est maintenant le double de ce qu’il était il y a un an et demi. Nous subissons des coupures de courant et une pénurie d’eau à tout moment, et toujours une augmentation du coût des services publics. Tout ceci du fait de la dépréciation de notre monnaie, mais également en raison d’une mauvaise planification et d’un manque d’efficacité,” explique Kotei. “Nous occupons le neuvième rang au monde pour la plus mauvaise gestion économique, malgré nos richesses dans plusieurs domaines comme le cacao et même le pétrole. Il ne s’agit donc pas de problèmes liés à l’économie mondiale, mais de problèmes propres au pays qui trouvent leurs racines dans la corruption. Les travailleurs et travailleuses estiment que cela ne peut pas continuer ainsi.”
Les syndicats sont conscients du fait que des entreprises et des industries éprouvent des difficultés, et Kotei exprime son inquiétude quand 20 entreprises dans lesquelles le syndicat ICU était présent ont dû fermer leurs portes, ce qui a causé la perte de plus de 4.000 emplois.
L’autre affilié ghanéen de IndustriALL, le syndicat des mineurs du Ghana (GMWU), a mis tout son poids dans cette manifestation, “Nous devons faire savoir à notre gouvernement que nous ne sommes pas satisfaits de l’état de l’économie,” déclare Prince William Ankrah, secrétaire général du GMWU.
Ankrah propose une voie à suivre: “Nous devons chercher des solutions dans le paysage des relations industrielles, nous avons besoin d’un dialogue social pour pouvoir s’asseoir ensemble pour assurer un engagement réfléchi et ouvert sur la nature de la situation économique à laquelle nous faisons face.”