12 mai, 2021Les Fédérations syndicales internationales (FSI) UNI et IndustriALL, les organisations syndicales signataires de l’Accord du Bangladesh, ont signifié aujourd’hui leur retrait du Conseil pour la durabilité du prêt-à-porter (RSC) au Bangladesh pour le 1er juin.
Ce retrait signifie qu’IndustriALL, UNI et les syndicats locaux au Bangladesh ne feront plus partie du RSC et de son conseil d’administration, ce qui lui enlève toute crédibilité en tant qu’organisation efficace pour la sécurité des travailleurs et travailleuses.
Le RSC a été créé par l’Accord dans le cadre de négociations avec l’industrie de la confection bangladaise afin d’inclure les propriétaires d’usines en tant que parties prenantes, étant entendu qu’un nouvel accord juridiquement contraignant entre les syndicats et les enseignes succéderait à l’Accord tel que conclu à l'origine.
Les Fédérations syndicales internationales ne peuvent accepter de remplacer le modèle extrêmement efficace de l’Accord par une proposition alternative des enseignes dérivée des approches des décennies précédant l’homicide industriel du Rana Plaza et qui ont échoué.
Ces derniers mois, les enseignes mondiales de la confection ont insisté sur un nouveau cadre pour l’avenir qui écarte les éléments clés qui ont permis à l’Accord de rendre les usines de confection au Bangladesh sûres pour les travailleurs et travailleuses, par exemple la responsabilité individuelle des enseignes et un contrôle indépendant de celles-ci.
Les promesses creuses des enseignes de renouveler l’Accord et leurs contre-propositions désobligeantes ont conduit à un point critique pour la sécurité des usines de confection au Bangladesh et à la mise en danger de la vie de millions de travailleurs et travailleuses de la confection au Bangladesh.
Le Secrétaire général d’IndustriALL Global Union Valter Sanches a déclaré :
“L’Accord et le secrétariat indépendant habilité à rendre compte de la performance des enseignes, récemment renforcé par l’accord de coopération avec le RSC, ont réussi à prévenir la perte de vies au cours des huit dernières années. La proposition d’autocontrôle des enseignes constitue un dangereux retour en arrière et sape la crédibilité du programme. Elle aura des conséquences immédiates sur la sécurité de millions de travailleurs et travailleuses dans les chaînes d’approvisionnement des enseignes.”
Christy Hoffman, Secrétaire générale d’UNI Global Union, a déclaré :
“Au lieu de négocier la prochaine phase de notre travail conjoint sur la sécurité au Bangladesh, les enseignes ont poursuivi une stratégie de « sortie d’accord » conçue pour supprimer tout rôle significatif pour les syndicats à l’avenir. Nous ne pouvons pas nous contenter d’approuver un partenariat entre l’industrie et les enseignes sans une réelle responsabilité et un contrôle rigoureux. Le moment est venu d’aller de l’avant et de s’appuyer sur les progrès réalisés, pas de faire marche arrière.”
Le modèle de l’Accord a été largement salué comme étant inégalé dans son succès et dans sa cohérence avec les Principes directeurs des Nations unies, ceux de l’OCDE et les principes de responsabilité crédible de la chaîne d’approvisionnement et des obligations en matière de commerce et de droits de l’homme.