25 mars, 2022IndustriALL, UNI et l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois ont écrit aux actionnaires et investisseurs d’UPM avant l’assemblée générale annuelle du 29 mars pour les avertir que la position antisyndicale de la société constitue un risque pour leur investissement.
La lettre, envoyée le 25 mars aux 20 plus gros actionnaires de l’entreprise, met en garde par rapport à une attaque idéologique de la direction d’UPM contre les droits syndicaux qui s’est intensifiée au point de menacer la réputation à long terme de l’entreprise.
Les travailleurs de tous les sites d’UPM en Finlande sont en grève depuis le 1er janvier contre les plans de l’entreprise visant à revendiquer plus de travail sans augmentation de salaire, à rompre des décennies de pratique de négociation collective et à refuser à certains groupes de travailleurs, membres du syndicat des techniciens et cadres Ammattiliitto Pro, affilié à IndustriALL, le droit d’être représentés syndicalement.
La grève coûte à l’entreprise environ 20 millions d’euros par semaine et l’oblige à rompre des obligations contractuelles envers des clients. UPM invoque un cas de force majeure en raison de la grève pour tenter d’échapper à ses responsabilités. La lettre rappelle toutefois que, dans un arrêt de 2021, la Cour européenne de justice a jugé que la force majeure n’était pas applicable en cas d’action syndicale légale.
Les syndicats représentant les travailleurs chez les clients d’UPM écrivent à leurs employeurs pour leur conseiller de rejeter la revendication de force majeure d’UPM et de tenir la société pour responsable.
La grève de Paperiliitto (syndicat des travailleurs du papier) a été prolongée jusqu’au 16 avril au moins. Teollisuusliitto (syndicat général du secteur industriel), présent également chez UPM mais qui n’est pas actuellement en grève, a versé 2,2 millions d’euros au fonds de grève, déjà bien fourni, de Paperiliitto. Les syndicats, qui sont affiliés à IndustriALL, estiment avoir les ressources nécessaires pour résister à l’attaque de l’entreprise.
Le Directeur d’IndustriALL pour le secteur de la pâte et du papier, Tom Grinter, a déclaré :
“Cette grève repose sur des bases solides. Le niveau de solidarité et de soutien international est très impressionnant à voir. Il s’agit d’une attaque idéologique mal-inspirée contre les droits syndicaux. Nous avons organisé une série de réunions avec des syndicats du papier du monde entier et ils sont tous absolument déterminés à faire en sorte que le syndicat l’emporte.”
Photo : Paperiliitto